Le conflit entre Israël et l’Iran a pris fin avec le cessez-le-feu imposé par Donald Trump. Mais le brouillard de la guerre ne s’est pas encore complètement dissipé. Si CNN et le New York Times, citant une analyse réalisée par la Defense Intelligence Agency (DIA), l’agence de renseignement du Pentagone, ont affirmé que les frappes américaines sur trois sites majeurs du programme nucléaire iranien (Fordo, Natanz et Ispahan) n’avaient pas détruit ses composants essentiels, ne le retardant que de plusieurs mois, plusieurs spécialistes appellent à la prudence. L’Institute for Science and International Security (ISIS), un groupe de réflexion très en pointe sur le sujet iranien, décrit le centre de Natanz comme «probablement détruit et mis hors service». Celui de Fordo serait également «gravement endommagé, voire détruit».
De nouvelles images satellites révèlent pour l’instant les dégâts causés par Tsahal aux voies d’accès et aux tunnels de l’usine d’enrichissement de Fordo, après les bombardements des États-Unis. Des dommages inédits jusqu’alors sont aussi visibles à Ispahan tandis que le cratère provoqué par les bombes américaines GBU-57 a été comblé à Natanz.
Fordo
Au lendemain des frappes américaines sur le site de Fordo, l’armée israélienne a, à son tour, visé ce lundi matin ce complexe majeur du programme nucléaire iranien. Elle a détruit plusieurs routes (photos 2 et 3) qui conduisent aux entrées et aux sorties des tunnels menant aux bâtiments en sous-sol. Une autre structure (photo 1) a aussi été détruite. L’objectif était d’empêcher une éventuelle évacuation des matériaux ainsi qu’une rapide reconstruction par la République islamique.
Natanz
Sur le site d’enrichissement nucléaire de Natanz, le cratère provoqué par les bombardements américains ce dimanche (en rouge) et situé juste au-dessus des bâtiments souterrains abritant les centrifugeuses, a été recouvert de terre. Au dernier recensement de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), environ 17.000 appareils y étaient installés, dont environ 13.500 raffinaient l’uranium jusqu’à 5%.
Ispahan
Concernant le Centre de technologie et de recherche nucléaire sis à Ispahan, les nouvelles images satellites publiées par Maxar montrent les dommages causés par les frappes américaines (en rouge) au niveau des entrées des tunnels utilisés pour stocker une partie de l’uranium enrichi.