Municipales : Payan favorable à la réforme des scrutins à Paris, Lyon et Marseille, Doucet refuse toute «précipitation»
Le maire de Marseille, Benoît Payan, reçu vendredi par François Bayrou, s'est dit favorable à une réforme rapide des modes de scrutin aux municipales pour Paris, Lyon et Marseille, alors que son homologue lyonnais Grégory Doucet refuse toute «précipitation».
Le premier ministre souhaite réformer sans tarder ces modes de scrutin, afin d'élire le maire des trois métropoles par un scrutin de liste au suffrage universel direct et non plus par arrondissements ou par secteurs. Un texte déposé en octobre par quatre députés macronistes de Paris servira «de support» pour une discussion au Parlement «au mois de mars au plus tard», a précisé mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
La proposition de l'automne préconisait d'organiser une double élection simultanée, avec deux urnes : l'une pour l'arrondissement, ou le secteur, l'autre pour la mairie centrale.
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Le maire de Marseille favorable
«Le premier ministre m'a redit sa volonté de simplifier le scrutin à Paris, Lyon, et Marseille, afin que la voix d'un Marseillais soit égale à celle d'un Toulousain» et «j'y suis tout à fait favorable», a affirmé à l'AFP le maire de Marseille, ex-PS à la tête d'une coalition de gauche, à l'issue de sa rencontre avec François Bayrou. «Si c'est pour simplifier, si c'est pour rendre un scrutin plus direct, plus franc, plus clair, (...) ça me va», a-t-il ajouté.
Un membre de l’entourage du maire de Marseille contacté par Le Figaro évoque «un entretien intéressant». Benoît Payan a souhaité que la réforme soit adoptée «très vite», ce qui permettrait son application aux élections municipales de l'an prochain pour «sortir d’un système obsolète». Mais il ne considère pas que ce soit du «tripatouillage» électoral, comme l'avait suggéré son homologue de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, avant son rendez-vous à Matignon jeudi soir, soulignant au contraire que le système actuel revient à «sortir Paris, Lyon et Marseille du droit commun pour en faire des exceptions».
À Lyon, ville et métropole dénoncent un projet de loi «parisien»
Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, s'est pour sa part dit après son entretien avec François Bayrou «disposé à travailler» tous les sujets de scrutin mais «pas dans la précipitation», jugeant auprès de l'AFP «le timing et la méthode pas appropriés». «Ce qu'on a sur la table, c'est une proposition de loi parisienne. On sent qu'il y a un opportunisme, un regard qui est porté sur la capitale, avec très peu de considération pour la situation lyonnaise», a argué l'élu.
Il a jugé «quasiment impossible» d'organiser trois élections le même jour à Lyon, alors que les électeurs de la troisième ville de France votent déjà simultanément pour élire leurs représentants dans les arrondissements et à la Métropole de Lyon - la réforme devant instaurer un troisième scrutin pour la mairie centrale. «Le sujet prioritaire de la France n'est pas celui-là aujourd'hui», a-t-il encore considéré.
François Bayrou a également reçu le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, qui a dit ne pas avoir d'«opposition de fond» à la réforme. Mais il s'interroge sur son calendrier, qui ne répond selon lui qu'aux préoccupations des macronistes parisiens, qui «estiment qu'ils auraient plus de chance d'exister avec un autre scrutin», a-t-il glissé avant sa rencontre.
Bruno Bernard a plaidé pour un report de la réforme ou la prise en compte des spécificités lyonnaises, jugeant impossible d'avoir «trois scrutins le même jour», et souligné «l'enjeu démocratique» de la métropole, au budget quatre fois plus élevé que celui de la ville de Lyon.