On l’imagine démesurée et artificielle. Dubaï, capitale du luxe et du shopping des Émirats arabes unis, incarne l’ultra-modernité. Célèbre sur les réseaux sociaux et prisée des expatriés, elle intrigue aussi les voyageurs. Parmi eux, de nombreux Français : ils représentent environ 2% des visiteurs internationaux, soit le troisième marché européen après le Royaume-Uni et l’Allemagne.
À moins de huit heures de vol de Paris et avec seulement deux heures de décalage horaire, l’hiver y est doux, autour de 25 °C en décembre. Un cadre idéal pour passer les fêtes sous le soleil ? À condition d’être prêt à recevoir, entre autres, des critiques sur son empreinte écologique. Pourquoi y aller quand même ? Que découvre-t-on vraiment sur place ? Quatre voyageurs racontent au Figaro leurs expériences dans la «Cité de l’Or».
«Fuir la France pour rester à Dubaï»
En juin dernier, Élodie a sauté le pas et s’est envolée avec ses amies pour Dubaï. «C’était une envie de toujours, ça avait l’air grandiose», confie la chargée de marketing de 32 ans, originaire du Havre. Sur place, elle n’a pas été déçue. «Le gratte-ciel Burj Khalifa est sublime, comme toute la ville, où tout est propre et sécurisé. Cela donne envie de fuir la France pour rester là-bas», décrit-elle.
Séjour de nos partenaires
Si elle imaginait une ville haut de gamme, Élodie a trouvé les tarifs raisonnables : environ 55 € pour un restaurant gastronomique et 145 € la nuit à l’Aloft Dubaï Creek, un quatre-étoiles. Seuls la nourriture et les taxis affichaient des prix plus élevés. Ce qui l’a le plus marquée ? «C’est très cosmopolite. L’appel à la prière résonnant dans les rues est le seul signe qu’on se trouve dans un État musulman, tant la diversité est présente», apprécie Élodie, qui prévoit déjà d’y retourner, en hiver cette fois.
«Ça ne ressemble à nulle part ailleurs»
Après avoir exploré l’Égypte, Maëlle, 23 ans, a rejoint Dubaï avec sa famille en décembre 2025. «On voulait voir plusieurs destinations et on s’est laissé tenter», expose l’étudiante francilienne. Le contraste est saisissant : les centres commerciaux à perte de vue et le luxe tranchent avec les pyramides. «C’est très artificiel, autant dans l’architecture que dans la population», reconnaît Maëlle.
Ce qui l’a marquée ? Une société de contrastes. Dans les centres commerciaux, des influenceurs au corps sculpté et parfois passés par la chirurgie esthétique défilent. «On a l’impression d’être projeté dans un monde parallèle où personne n’est en surpoids et où chacun porte un sac Gucci ou Dior.» Mais une fois sur la route, les profils se diversifient : «Nous avons vu des ouvriers entassés dans de vieux camions, pendant que d’autres circulaient à côté dans des BMW. Cette disparité est difficile à ignorer», concède-t-elle. Ainsi, de retour en France, les remarques de ses amis, peu convaincus par le choix de la destination, n’ont pas manqué. «Je suis d’accord avec eux sur certains points, mais ça reste un lieu qui ne ressemble à nulle part ailleurs et qui mérite d’être vu», nuance Maëlle.
«On m’a dit que c’était une honte d’y être allés»
Dès leur arrivée à l’aéroport, Christelle et son mari ont remarqué l’aspect «démesuré». «Nous voulions découvrir le contraste entre la ville et le désert», justifie la technicienne chimiste de 53 ans, originaire de Normandie. Le couple a choisi de s’éloigner des lieux les plus touristiques. «Nous sommes allés dans le vieux Dubaï et dans le désert pour une superbe excursion en 4x4», décrit-elle.
Passer la publicitéEn partageant les images des souks avec leurs proches, Christelle n’a essuyé aucune critique. Mais sur Facebook, l’accueil a été tout autre. «Quand j’ai posté mes photos, je me suis fait insulter. J’ai reçu près de 300 commentaires me disant que c’était une honte d’être allé dans ce désastre écologique bling-bling et que les vrais voyageurs n’y mettaient pas les pieds», déplore celle qui a aimé la ville. Selon elle, ces reproches s’appliquent tout autant à ceux qui visitent Las Vegas.
«La ville de tous les extrêmes»
Avec son mari et leurs deux jeunes enfants, Claudia est partie pour Dubaï en novembre 2023, attirée par une promotion sur les billets (130€ aller-retour par personne). Sur place, ils découvrent une ville «de tous les extrêmes» : tyrolienne entre les gratte-ciel ou parc aquatique géant avec du ski nautique. «On a prévenu nos enfants que ce n’était pas la réalité, mais une expérience à vivre», précise Claudia.
La famille a profité de ces infrastructures, tout en prenant soin d’éviter les lieux trop artificiels, comme les fausses pistes de ski ou les spectacles avec les dauphins : «Il y aura d’autres endroits plus naturels pour tester ces activités». Leur endroit favori ? Le Musée du Futur, spectaculaire. Mais pour leur fille Téa, sept ans, il s’agit de l’aquarium d’un vendeur de glaces dans un centre commercial, où nageaient des bébés requins. «Ce n’est pas commun», accorde sa mère. Avant de conclure : «Autant de superficialités qui ne valent pas plus de quelques jours».