Le sucre omniprésent dans les produits à bas coût vendus en supermarché, alerte une enquête de Foodwatch

Le sucre est omniprésent dans notre alimentation, des glaces et sorbets aux produits laitiers, en passant par les plats préparés, les sauces et la charcuterie. Les enseignes de grande distribution, ainsi que leurs fournisseurs, se sont spécialisés dans l’ajout d’ingrédients sucrants dans leurs produits.

Foodwatch confirme le problème dans une enquête publiée ce mercredi 15 janvier. L’association spécialisée dans la défense des consommateurs y démontre que les clients les plus précaires sont les premiers touchés par cette politique commerciale. « Sur les douze catégories d’aliments étudiées, les produits les moins chers sont en grande majorité plus sucrés que les produits les plus chers, et les produits de marques distributeurs sont les premiers concernés, expliquent les auteurs de l’enquête. Résultat, les consommatrices et consommateurs avec un budget réduit n’ont donc d’autre choix que d’acheter des produits plus sucrés. »

Près de 85 % des produits étudiés avec du sucre ajouté

Foodwatch pointe notamment les manquements d’Auchan, de Carrefour, de Coopérative U, d’Intermarché et de E. Leclerc, grâce à l’étude de 463 produits (biscottes, cacahuètes enrobées, cordons-bleus, crackers, guacamoles, mayonnaises, pains de mie, pestos, petits pois, pizzas, pizzas surgelées et sandwichs au pain de mie).

Sur ce total, 322 contiennent du sucre ajouté, soit près de 85 % des produits étudiés. Par exemple, 87 % des marques de pizza choisies dans le cadre de l’enquête en contiennent. De même pour les cordons-bleus, tandis que cela concerne 86 % des crackers, 74 % des pots de sauce pesto ou 100 % des sandwichs préparés.

L’association met en avant plusieurs catégories particulièrement touchées : les cinq pots de mayonnaise les moins chers étudiés contiennent en moyenne 417 % de sucre en plus que les cinq plus chères, les cinq conserves de petits pois les moins chères étudiées contiennent en moyenne 43 % de sucre en plus que les cinq plus chères, les cinq paquets de biscottes les moins chers étudiés contiennent en moyenne 24 % de sucre en plus que les cinq plus chers.

L’enquête de Foodwatch confirme ainsi une précédente étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publiée en mars 2024. Cette dernière annonçait que 77 % des 54 000 produits testés – présents sur le marché français entre 2008 et 2020 – en possédaient dans une quantité non négligeable. Cela s’explique par le faible coût des produits sucrants, comme par leur aspect addictif. Quitte à mettre la santé des consommateurs en danger, par quête du profit.