"Quand on perd un combat, il faut être beau joueur" : la Fnaut fustige le nouvel appel à la grève des cheminots les 4, 5 et 11 juin
"Quand on perd un combat, il faut être beau joueur", estime, jeudi 8 mai sur franceinfo François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), alors que la CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, a annoncé mercredi un nouvel appel à la grève pour les 4, 5 et 11 juin.
Ce nouvel épisode de mobilisation intervient dans un contexte de tensions persistantes entre les syndicats et la direction de la SNCF, notamment autour des conditions de travail et de la réorganisation des plannings. La grève, qui a débuté en fin de semaine dernière, a fortement perturbé la circulation, en particulier sur les lignes TER en Nouvelle-Aquitaine, alors que la situation s’améliore progressivement en Ile-de-France et sur les lignes normandes, selon le site de la SNCF. Pour les TGV et Intercités, la compagnie prévoit que 9 trains sur 10 circuleront ce week-end.
Privilégier le dialogue social
François Delétraz réagit fermement à la perspective d'une nouvelle grève. "Ils ont raté leur coup puisque les trains ont roulé à 90 % ce week-end. Quand on perd une bagarre, on est beau joueur, on accepte d'avoir perdu et on n'essaie pas de remettre le combat le mois d'après. Il y a des passagers dans tout ça. Il y a des gens qui voyagent", rappelle-t-il, soulignant l’impact direct de ces mouvements sociaux sur les usagers.
Le président de la Fnaut critique également le motif des grèves récentes. "La grève, c'est un bazooka. On n'utilise pas un bazooka pour tuer un moustique. Honnêtement, on ne fait pas grève pour une histoire de planning. Ce n'est pas possible. On est en France, il y a des négociations salariales, on négocie. On ne met pas des millions de personnes sur le carreau", insiste-t-il, appelant à privilégier le dialogue social.
Enfin, François Delétraz dénonce les accusations selon lesquelles la SNCF favoriserait les grandes lignes au détriment des trains du quotidien, comme les TER. Il qualifie ces allégations de "fake news" : "On ne peut pas basculer un conducteur d'un TER sur un TGV. Il est impossible de favoriser l'un par rapport à l'autre, c'est techniquement pas possible", affirme-t-il.