Secrets d’héritage : «Ce terrible préjudice moral et financier s’est fait aux dépens de mes enfants»

Quand Isabelle, jeune restauratrice d’art dans un musée parisien, rencontre Édouard au cours d’une soirée chez des amis communs, c’est tout sauf un coup de foudre. Loin de là. Cette histoire n’est ni un roman à l’eau de rose ni un scénario de fiction. Pourtant, imperceptiblement, quelque chose l’attire. Sans réussir à se l’expliquer, elle ressent une sorte de fascination pour ce célibataire de quinze ans son aîné, avocat au service juridique d’une grande entreprise. Avant de se quitter, ils échangent leurs coordonnées sur le pas de la porte sans pour autant promettre de se revoir. Chacun reprend sa vie. Plusieurs semaines passent avant qu’Isabelle, très occupée par une exposition en cours d’achèvement, se décide à reprendre contact. En tête à tête, Édouard se montre sous son meilleur jour et l’invite à déjeuner. Charmant, attentionné, rassurant en tout point, cultivé et brillant, il séduit la jeune femme qui, prudente, laisse encore passer un peu de temps avant d’accepter un troisième rendez-vous. Puis, leur histoire commence. Passionnelle et fusionnelle.

Voulant vivre libres, Isabelle et Édouard choisissent d’habiter ensemble sans se marier et emménagent dans un appartement cossu du XVe arrondissement. Jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte de leur premier enfant, un garçon qu’ils prénomment Tugdual, tout se passe pour le mieux. Quelque chose se grippe alors et le comportement de son compagnon change brutalement. Au début, Isabelle pense que c’est de sa faute et qu’elle a fait quelque chose de mal. Elle cherche des explications et va jusqu’à s’interroger sur la réalité du désir d’enfant de l’homme qu’elle aime. Mais Édouard se montre de plus en plus froid et commence même à devenir violent. Un soir les coups pleuvent. Elle se persuade que tout va s’arranger et essaye de tout oublier au chevet de son enfant. Deux ans plus tard, le couple attend un deuxième garçon, Tanguy, dont la naissance semble apaiser la crise qui mine leur couple. Un jour, elle découvre que son compagnon, maladivement jaloux, a engagé un détective privé pour la suivre dans ses déplacements. Stupéfaite, elle n’ose pas lui en parler et continue à serrer les dents. Inexorablement leur vie commune se désagrège et bascule dans une relation de plus en plus douloureuse, tissée de manipulations, de non-dits familiaux et de malversations financières. Édouard sort de plus en plus tard et se met à boire. À la moindre contrariété, il la gifle devant les enfants et menace de la quitter. Dès le lendemain, il implore son pardon en pleurant et en jurant qu’il ne recommencera plus. Malgré les gifles et les menaces de mort, Isabelle ne dit rien. «Avec le recul, explique-t-elle, je reconnais que j’étais sous son emprise . Je ne voulais rien voir. Mais j’avais peur qu’il s’en prenne aux garçons et, intérieurement je me disais que c’était préférable que je fasse écran entre sa violence et nos enfants.»

Quand le père d’Édouard décède à un peu plus de 80 ans, ce dernier hérite de tous ses biens : plusieurs comptes en banque confortables, une maison de maître, un grand manoir en province et trois appartements dans le 18e arrondissement. Cette manne financière en poche, Édouard s’enfonce encore plus dans la dépendance et finit par quitter Isabelle qu’il laisse seule avec leurs deux fils. Mais lorsqu’un couple non marié se sépare et qu’il y a des enfants, la loi prévoit que les parents doivent toujours contribuer à l’entretien et à l’éducation de…

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