Bolivie : ce qu’il faut savoir sur le mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-président de gauche Evo Morales pour « traite d’être humain à l’égard d’une mineure »
Un mandat d’arrêt pour « traite d’être humain à l’égard d’une mineure » a été émis contre l’ex-président de gauche Evo Morales, qui avait gouverné la Bolivie entre 2006 et 2019. Une annonce, lundi 16 décembre, de la procureure en charge de l’affaire, Sandra Gutiérrez. Il est reproché à l’ancien président d’avoir eu une relation avec une adolescente avec laquelle il aurait eu une fille en 2016. Une « mesure exceptionnelle de détention provisoire de six mois » a par ailleurs été « demandée », a déclaré dans la soirée le procureur général Róger Mariaca.
La procureure Sandra Gutiérrez a expliqué ne pas avoir révélé plus tôt l’existence de ce mandat d’arrêt car « l’affaire est très complexe », du fait qu’elle implique un ancien président, qui a nié les accusations à plusieurs reprises. Elle a par ailleurs souligné que deux jours avant de l’émettre, les partisans de l’ex-président ont mis en place des barrages routiers qui ont duré 23 jours. En effet, ses soutiens, estiment qu’il s’agit d’une « persécution judiciaire » à son encontre.
Evo Morales encourt une peine de « 10 à 15 ans » d’emprisonnement
La police a tenté à plusieurs reprises d’arrêter Evo Morales, réfugié dans l’État du Chapare (centre), a précisé Sandra Gutiérrez. Mais « il était impossible de procéder à l’exécution du mandat d’arrêt » car « de nombreux policiers ont été victimes d’agressions et de tentatives d’assassinat de la part des bloqueurs », a affirmé la procureure.
Sandra Gutiérrez a assuré que la police avait présenté d‘« innombrables » rapports justifiant l’impossibilité d’exécuter le mandat d’arrêt et qu’il avait même été souligné que « la vie non seulement de policiers, (mais) aussi de citoyens, était en jeu ». La procureure a par ailleurs déclaré avoir demandé une interdiction de sortie de territoire à l’encontre de Evo Morales, indiquant que l’ancien président encourait une peine de « 10 à 15 ans » d’emprisonnement.
Une guerre fratricide
Lorsqu’il a appris qu’une enquête était ouverte à son encontre, au début du mois d’octobre, Evo Morales avait réagi sur X (ex-Twitter) : « Cela ne me surprend pas et ne me préoccupe pas. Tous les gouvernements néolibéraux, y compris l’actuel, m’ont menacé, persécuté, emprisonné et ont tenté de me tuer. »
L’ex-président, en conflit ouvert avec son successeur Luis Arce, qui avait été son ministre de l’Économie, a vu les procédures judiciaires à son encontre se multiplier récemment. Les deux hommes ont mené une guerre fratricide pour porter la candidature du parti MAS (Mouvement vers le socialisme) en vue de la présidentielle d’août 2025. Evo Morales souhaite revenir au pouvoir, mais un arrêt de la Cour constitutionnelle a confirmé en novembre l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats, ce qui exclurait la candidature de l’ancien président.
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