Partenariat entre Mistral AI et Nvidia : "Ce sont des centaines de postes qui seront créés", assure le patron de l'IA à la française
Devenue en deux ans la championne française de l’intelligence artificielle, Mistral AI vient de dévoiler Mistral Compute, une nouvelle offre cloud avec Nvidia qui séduit déjà de grands groupes français."Ce sont des centaines de postes qui seront créés", annonce, jeudi 12 juin, sur franceinfo Arthur Mensch, cofondateur et président de Mistral AI.
"On construit aujourd'hui, je pense, le cluster le plus performant en France", assure-t-il. Actuellement forte de 250 salariés, Mistral AI prévoit de dépasser les 400 collaborateurs d’ici la fin de l’année 2025. "D'abord sur le premier site en Essonne, mais aussi sur les nouveaux sites qu'on va construire, ce sont des centaines de postes" indirects qui "seront créés", ajoute-t-il. Plusieurs sites sont prévus en France, mais"également en Europe, parce que c'est un projet qu'on veut européen".
Le premier site, situé en Essonne à 30 kilomètres de Paris, s’étend sur 1 000 mêtres carrés. "Aujourd'hui, on est en train d'installer les racks, ce sont des serveurs qu'on installe les uns par-dessus les autres", explique Arthur Mensch. L’infrastructure comptera "des dizaines de milliers" de processeurs, capables de réaliser "énormément de calculs en même temps, pour entraîner des modèles d’IA performants et servir de nombreux clients".
L'enjeu stratégique face aux fournisseurs américains
Mistral Compute vise à fournir ses clients historiques, parmi lesquels Veolia, Thalès, la SNCF ou Schneider. Mais l’enjeu est aussi stratégique. "Ce qui est important quand on met à disposition de l'intelligence artificielle, c'est d'avoir les clés du camion. C'est-à-dire d'être capable d'allumer et d'éteindre le service, souligne Arthur Mensch.
"Malheureusement en Europe, beaucoup d'entreprises utilisent encore des services pour lesquels ils n'ont pas les clés parce que ce sont des fournisseurs américains."
Arthur Mensch, cofondateur et président de Mistral AIsur franceinfo
Il regrette que "le virage du cloud dans les 15 dernières années ait été assez mal pris" en France, et voit dans le développement de centres de calcul nationaux une étape clé pour renforcer l’indépendance technologique des entreprises françaises et européennes.
Mistral AI, qui a déjà levé un milliard de dollars en deux ans, pourrait d’ailleurs prochainement boucler une nouvelle levée de fonds pour accompagner cette expansion.