Démission de Macron, nouveau premier ministre... Sur internet, les parieurs spéculent après la chute du gouvernement

Qui sera le prochain occupant de Matignon, après la chute de François Bayrou ? Cette question, qui agite le milieu politique tricolore, intéresse aussi... les parieurs. Sur Polymarket, une plateforme américaine lancée en 2020 et interdite dans de nombreux pays, dont la France, des internautes spéculent sur le futur de l’Hexagone. Les enjeux financiers sont loin d’être négligeables : on se souvient de ce trader français qui, lors de la dernière élection présidentielle américaine, avait misé gros sur la victoire de Donald Trump et empoché plus de 80 millions d’euros. Des milliards de dollars s’échangent chaque jour sur des «marchés» de prédictions plus improbables les uns que les autres.

Sur l’identité du futur premier ministre, le «marché» a été ouvert fin août au moment où François Bayrou a annoncé son intention de soumettre son gouvernement à un vote de confiance. Le volume des transactions cumule à 120.000 dollars. Ce mardi 9 septembre, c’est Sébastien Lecornu qui tient la corde dans l’esprit des parieurs, avec une probabilité de 42% d’être nommé. Un parieur détient notamment 5147 actions «Oui» d’une valeur unitaire de 43 cents, soit 2213 dollars misés sur une nomination du ministre des Armées à Matignon.

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Sébastien Lecornu devance le ministre de l’Économie Éric Lombard (9%), la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin (8%) et les anciens locataires de Matignon Jean Castex (7%) et Bernard Cazeneuve (5%). Gérald Darmanin et Xavier Bertrand, dont les noms circulent ce mardi pour le poste, stagnent à 4%. Parallèlement, la probabilité d’une dissolution est évaluée à 5%. Les internautes spéculent également sur la date de nomination. Avant ce mercredi ? 16% de chances. Avant la fin de la semaine ? 56%. Avant la fin de la semaine prochaine ? 82%. Emmanuel Macron, de son côté, a promis de se décider dans les «tout prochains jours».

Une dégradation de la note de la France jugée très probable

Autre question qui passionne les parieurs : la démission du président de la République avant la fin de l’année 2025. La probabilité était montée à 23% fin février avant de chuter à 6% cet été. La démission du premier ministre a fait remonter l’éventualité à 12% ce mardi matin. Sur le thème d’une dissolution de l’Assemblée nationale, la probabilité qu’Emmanuel Macron la prononce avant le 15 septembre, soit lundi prochain, émerge à 8%, mais à 36% avant le 31 décembre.

Enfin, un «marché» a tout récemment été ouvert pour parier sur la dégradation potentielle de la note de la France par l’une ou plusieurs des trois principales agences de notation, S&P, Moody’s et Fitch. La probabilité atteignait 60% lundi en milieu de journée sur Polymarket. Mardi matin, elle est montée en flèche pour atteindre 75%.

C’est Fitch qui ouvrira le bal dès ce vendredi 12 septembre, et il n’est pas exclu qu’elle fasse passer la note de la France de AA- à A+. Un petit événement qui pourrait conduire des investisseurs à se détourner de la dette du pays. Les marchés ont d’ores et déjà sanctionné l’instabilité politique française, puisque la France emprunte désormais plus cher à dix ans que l’Italie, ex-vilain petit canard des finances publiques européennes.