Sharon Van Etten & The Attachment Theory
Cette chanteuse est une des figures emblématiques de la scène indépendante américaine depuis ses débuts il y a une quinzaine d’années. Tramp et Are We There sont de grands disques, sortis en 2012 et 2014. Sur son nouvel album, la jeune femme a changé d’esthétique comme de technique de composition. Elle a en effet choisi d’incorporer ses accompagnateurs - réunis sous le nom The Attachment Theory - dans le processus créatif dès le début. En procédant à des «jam-sessions» à l’ancienne, au cours desquels un instrumentarium électronique bourré de synthés analogiques a été utilisé abondamment. L’art de Sharon Van Etten s’y épanouit avec bonheur, repoussant les limites de son inspiration, chanson après chanson. Moins sombres qu’auparavant, ses titres font montre d’une puissance nouvelle et d’un élan de vitalité qui font plaisir à entendre. En ouvrant grand les fenêtres et en acceptant de laisser d’autres musiciens entrer dans sa chambre, l’artiste acquiert une dimension nouvelle et signe un des plus grands albums de ce début d’année. Elle sera en concert le 6 mars prochain au Trianon (Paris 18e), c’est à ne pas rater.
The Verve, This is The Music : the singles 92-98
Richard Ashcroft chantera en première partie du prochain concert parisien de Lenny Kravitz, le 29 mars prochain. Un retour bienvenu pour le quinquagénaire qui a fait les grandes heures d’une des plus belles formations du rock anglais des années 1990, The Verve. En quelques années, le groupe est passé avec succès de jams psychédéliques à de délicieuses compositions pop bien structurées, portées par la voix crâneuse d’Ashcroft, très charismatique leader. En 1997, ils n’alignaient pas moins de quatre tubes en or massif : Sonnet, The Drugs don’t Work, Lucky Man, et, surtout, Bitter Sweet Symphony. Dans l’ombre de Blur et Oasis, The Verve signait alors un véritable triomphe avec cette chanson citant l’arrangement orchestral d’une version instrumentale du The Last Time des Rolling Stones. Mais la mélodie et la structure de la chanson sont de la plume de Richard Ashcroft, génial songwriter, qui a fait reconnaître ses droits après une longue procédure. Bitter Sweet Symphony est l’arbre qui cache la forêt de multiples titres composés par l’homme, considéré par Chris Martin de Coldplay comme le meilleur chanteur du monde et comme un génie par Noel Gallagher, qui s’y connaît en matière d’écriture de chansons. On plonge sans réserve dans cette belle anthologie, qui bénéficie d’une première sortie en vinyle cette année, vingt ans après son apparition en Cd.