Gabriel Attal et le malaise des agriculteurs: un sursaut sans rupture
On ne pouvait pas attendre un miracle de Gabriel Attal. Non pas parce que l’histoire de ce premier ministre «tient sur deux arrondissements de Paris», comme l’a décrit un journal suisse. Il n’était pas né, ce jeune homme de 34 ans, que le malaise du monde agricole commençait déjà à gagner les campagnes. C’était au tournant des années 1990. Quand l’Union européenne a cessé de garantir les prix et conditionné ses aides au gel d’une partie des terres. Quand la cause écologiste est venue imposer ses diktats de production, sans contrepartie ni bon sens. Quand la grande distribution, tel un rouleau compresseur, s’est montrée de plus en plus intraitable dans ses négociations avec les producteurs. Au nez et à la barbe des pouvoirs publics, elle continue à dicter sa loi pour empocher l’essentiel des marges à la vente. Ainsi s’éteint le monde paysan, qui compte aujourd’hui quelque 500.000 agriculteurs, deux fois moins qu’il y a trente ans. Tous les deux jours, l’un d’entre eux se donne la mort.
Attal a entendu, mais le malaise vient de loinVendredi…