C’est un cri d’alarme poussé par Foodwatch. Selon une enquête menée par l’ONG sur 463 produits de grande consommation, le taux de sucre présent dans ceux-ci, notamment les moins chers d’entre eux, est trop élevé. «Les produits les moins chers sont en grande majorité beaucoup plus sucrés que les produits les plus chers, et les produits de marques distributeurs sont les premiers concernés», regrette l’ONG. Foodwatch évoque «un marché à deux vitesses qui ne permet qu’à ceux qui ont les moyens d’accéder à des produits plus sains».
Concrètement, l’ONG a comparé la quantité de sucre et le prix de plus de 400 produits dans 12 catégories alimentaires (conserves de petits pois, pestos, pains de mie, cacahuètes, pizzas...), vendus dans les cinq principaux supermarchés français, qui contrôlent 80% du marché alimentaire : Auchan, Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc et Intermarché. Et selon elle, «le constat est sans appel», avec une «tendance claire» qui se dégage : «non seulement l’offre alimentaire est globalement trop sucrée, mais les prix orientent les consommatrices et consommateurs vers des produits plus sucrés».
+43% dans les petits pois en conserve
Des pratiques «totalement scandaleuses» a dénoncé Karine Jacquemart, la présidente de Foodwatch sur RMC, assurant que sur certains produits comme la mayonnaise par exemple, la teneur en sucre entre les produits les plus chers et les moins chers est à multiplier par 4. Résultat : +417% de sucre dans la mayonnaise, +183% dans les pizzas surgelées, +59% sur les crackers ou encore, plus étonnant, +43% sur les petits pois en conserve. Sur le site de l’ONG, elle a donc lancé une pétition pour demander aux grandes enseignes «d’arrêter ces pratiques abusives». «Elles se prétendent les alliées de la vie moins chère, mais elles ne sont pas les alliées de notre santé», a-t-elle dénoncé.
Et les premiers visés ne sont autres que les cinq principaux distributeurs - Auchan, Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc et Intermarché - appelés ce mercredi à «revoir la recette des produits de leurs propres marques». «Nous voulons moins de sucre dans les produits premiers prix, notre santé n’est pas censée payer l’addition !», peut-on lire encore sur le site de Foodwatch. Interrogée à ce sujet du RMC, la ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin a à son tour fustigé ces pratiques, réclamant également que la grande distribution «fasse un effort» sur cette question. En outre, elle a enjoint les Français à être «extrêmement vigilants» sur les Nutriscore, qui permettent selon elle de «regarder la classification d’un produit» par rapport aux autres produits de la même famille.