Deux poids, deux mesures. Alors qu’il purge actuellement une suspension pour un contrôle anti-dopage positif, le sujet autour de la suspension du tennisman italien Jannik Sinner fait souvent surface ces derniers mois dans le monde du tennis.
Une sanction sur laquelle l’ancienne championne de 23 titres du Grand Chelem, Serena Williams est revenue dans un entretien accordé au Time Magazine, à l’occasion de son entrée dans le classement des 100 personnalités les plus influentes du monde.
Fidèle à ses principes et à son franc-parler, l’Américaine qui semble apprécier le numéro un ATP actuel, a semblé très surprise de l’indulgence de la sanction, écartant l’italien des courts pendant trois mois : «Je l’adore, j’adore son jeu, il fait du bien au sport (...) une personnalité fantastique (...) Si j’avais fait ça, j’en aurais pris pour 20 ans. Soyons honnêtes, on m’aurait retiré des titres du Grand Chelem.»
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Une analyse pour le moins tranchée, elle qui a semblé faire comprendre une différence de traitement entre les athlètes de différents sexes, et qui s’est tout au long de sa carrière méfiée des produits par crainte d’un tel évènement : «Un scandale de dopage m’aurait envoyée en prison. On en aurait entendu parler dans un autre multivers», ironise l’ancienne «Reine des courts».
Par ailleurs, Jannik Sinner avait été plus précisément suspendu pour un contrôle positif au clostébol, une substance interdite dans le tennis professionnel, martelant de son côté qu’elle lui avait été administrée par erreur par un kinésithérapeute. Alors que la dose détectée dans son corps était trop faible pour favoriser un dépassement des capacités physiques naturel et donc un effet dopant, l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis ou ITIA, a finalement tranché pour une suspension de trois mois, malgré les contestations de l’Agence mondiale antidopage (AMA) qui réclamait, elle, un an loin des courts. Un accord aurait été finalement trouvé entre les deux instances internationales.
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Ne souhaitant pas «se rabaisser», Williams appuie tout de même son avis quant à un traitement de faveurs chez les athlètes masculins, en évoquant la suspension de Maria Sharapova, ancienne très grande figure du tennis féminin russe. Cette dernière avait été suspendue deux ans à l’initial, avant que sa suspension ne soit raccourcie à 15 mois après appel, en 2016 pour une histoire de prise de produits involontaire, et donc semblable aux mésaventures de Sinner : «Bizarrement, je ne peux pas m’empêcher de penser à Maria pendant tout ce temps. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir de la peine pour elle», conclut Serena Williams.