Frédéric Dabi: «On est déjà sur un début de cristallisation pour les européennes»
LE FIGARO. - À la lecture des sondages, les intentions de vote ne varient qu’à la marge, les rapports de force sont figés. Assiste-t-on à un début de cristallisation dans l’opinion?
Frédéric Dabi - C’est la question la plus difficile car la réponse ne sera connue que le 9 juin. Si on a au final une confirmation des sondages, par le vote, ce jour-là, on pourra dire qu’il a eu une «cristallisation précoce». Si, au contraire, une grosse surprise apparaît, on pourra dire que la cristallisation est apparue tardivement. D’autant que 10 % à 15 % du corps électoral se décident le jour même. Plus concrètement, la séquence actuelle, mesurée par notre Euro-Rolling Ifop-Fiducial, se rapproche plus de la campagne de 2014 que de celle de 2019. Il y a dix ans, la cristallisation était arrivée extrêmement vite: presque aucune vague des enquêtes «rolling» ne donnait le FN perdant, et parce que rien ne se passait.
Le scrutin, sauf législatives anticipées, sera le seul du quinquennat à recéler une forte dimension nationale
Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop
Il y a cinq ans, au contraire, il y a eu une cristallisation extrêmement tardive, une hésitation…