L’éditorial de Jacques-Olivier Martin : «Budget, refuser la démagogie»
Le pire n’est jamais certain. Mais l’inquiétude grandit à mesure que la France s’avance dangereusement vers le bord de la falaise. Fitch l’a rappelé vendredi soir en dégradant une nouvelle fois notre dette. Les marchés aussi. Depuis des mois, les taux d’intérêt à dix ans grimpent, et l’écart avec l’Allemagne se creuse inexorablement.
Cette dégradation sanctionne d’abord la dérive continue et effrayante de nos finances publiques, mais elle traduit aussi l’instabilité politique qui paralyse le pays au pire moment. Comment croire que nous retrouverons une trajectoire budgétaire crédible aux yeux de nos créanciers alors que plane le doute sur la capacité même du Parlement à voter un budget ?
Dans ce contexte, Sébastien Lecornu porte une responsabilité immense. Le nouveau Premier ministre, à la recherche d’un trou de souris pour faire adopter son budget, espère encore arracher aux socialistes, sinon un soutien, du moins une abstention. Mais qu’il prenne garde : monnayer la clémence d’Olivier…