Syrie : à Soueida, des brigades druzes refusent pour l'instant de rendre les armes

Une danse pour renouveler leur allégeance. Cette délégation d’une brigade de combattants druzes s'est déplacée à Soueida, le bastion druze dans le sud de la Syrie, avec ses armes et son chef religieux pour rejoindre Chakib Azam, le chef de la brigade al-Jabal – l'une des deux principales factions rebelles armées de la ville, composée de quelque 7 000 hommes.

La nouvelle coalition au pouvoir à Damas – Hayat Tahrir al-Cham (HTC, également nommé HTS) et son homme fort, Mohammed al-Charaa – ont appelé à la dissolution des groupes armés. Mais pas question pour cette brigade druze de lâcher pour l’instant ses fusils. Les temps sont incertains, et compter sur les siens par précaution vaut aussi bien que toutes les promesses du nouveau gouvernement de transition.

"Nous, les brigades, on est tous unis ici", déclare Chakib Azam. "Mais on refuse catégoriquement de rendre les armes. Nous, on est sur le terrain, et on lit la réalité avec crainte et méfiance."

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"Tous veulent un état laïc et démocratique"

Les druzes vivent à cheval sur les frontières entre Israël, le Liban, la Jordanie et la Syrie. Ils pratiquent un islam très modéré. Le Cheikh Hikmat al-Hijri est leur leader spirituel syrien. Et même s'ils ne sont qu'une minorité de 500 000 personnes à Soueida, lui veut croire à un avenir commun avec tous les autres syriens.

"À l’instant, j'étais avec une délégation des tribus bédouines", explique le dignitaire religieux druze. "Tous veulent un état laïc et démocratique, et dans lequel tous les tissus de la société se sentent en paix dans un État de droit."

Depuis la prise de pouvoir des islamistes du HTC, aucun représentant du nouveau pouvoir syrien n'est venu dans cette place forte druze de Soueida.