Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Depuis deux mois, les parents de Camilo Castro vivent une attente insupportable. Leur fils est emprisonné au Venezuela sans raison, sans procédure, et sans contact avec l’extérieur. "Je me disais, ce n'est pas à moi que ça arrive, ce n'est pas à lui, ce n'est pas possible", confie sa mère, encore sous le choc.
Professeur de yoga, Camilo Castro vit une partie de l'année en Colombie. Pour renouveler son visa touristique, il devait quitter le pays. C’est en passant la frontière à Paraguachón qu’il disparaît aussitôt au Venezuela. Ce sont des Américains détenus avec lui et libérés en juillet qui permettent enfin à sa famille d’avoir de ses nouvelles : il se trouve dans une cellule avec d’autres étrangers, bien traité mais tenu au secret.
"Officiellement, il est détenu sans motif. Et officieusement, simplement parce que des gens sont enfermés, et que Camilo se trouve parmi eux. Ils nous ont dit qu’il avait le moral, mais que c'était très, très compliqué et difficile, surtout l’isolement et la privation de tous ses droits", raconte Yves Gilbert, le beau-père de Camilo.
La diplomatie des otages
Près de 90 étrangers seraient détenus dans des conditions similaires, victimes de ce que l’on appelle la diplomatie des otages. Les parents de Camilo ne savent pas pour quelles négociations leur fils pourrait être utilisé, mais ils veulent alerter l’opinion publique : "Aujourd'hui, on n'est plus dans un pays de droit et Nicolás Maduro enferme des otages de façon complètement arbitraire pour faire pression sur des pays qui ne sont pas d'accord avec sa politique ", explique le beau-père de Camilo. "il y a des moments où je me dis : mais il n'y a tellement pas de raison de le détenir, alors pourquoi ça se passerait-il ainsi ? Voilà, donc j'essaie de dormir, on essaie d'agir, d’agir tous les jours, de faire quelque chose ", ajoute sa mère.
Le ministère des Affaires étrangères est saisi du dossier