Parfois, la vérité ne tient qu’à un fil. Il faut alors savoir s’en saisir et ne pas le lâcher. C’est tout le travail d’un avocat campé par Daniel Auteuil dans Le Fil, thriller psychologique sombre et solaire à la fois. Tiré d’une histoire vraie, racontée par l’avocat Jean-Yves Moyart dans un livre de Mémoires intitulé Au guet-apens, chroniques de la justice ordinaire, ce sixième film réalisé par Auteuil (après sa trilogie pagnolesque), s’attaque à un genre cinématographique en soi, le film de procès.
De Douze hommes en colère, de Sidney Lumet, à Anatomie d’une chute , de Justine Triet, en passant par Le Faux Coupable, d’Hitchcock, ou les récents Saint Omer d’Alice Diop, voire Le Procès Goldman, de Cédric Kahn, le cinéma de prétoire a l’avantage de posséder ses propres codes ainsi qu’une dramaturgie très balisée.
Auteuil se plie à l’exercice sans effets de manches superfétatoires. Avec sobriété et finesse. L’intrigue du Fil se met en place lorsqu’une escouade de gendarmes vient arrêter un…