Non-renouvellement de la fréquence TNT de C8 : la gauche salue la décision de l’Arcom, la droite dénonce une «censure»

Le couperet est tombé pour C8. Remise en jeu cette année, la fréquence TNT de la chaîne de la galaxie Bolloré n’a pas été renouvelée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ce mercredi. Également scrutée de près, CNews échappe à la sanction suprême du gendarme de l’audiovisuel, contrairement à NRJ2, privée d’autorisation de diffusion. Des décisions actées au bout de longues auditions démarrées le 8 juillet, auprès de 24 candidats pour 15 canaux de diffusion.

Les entorses répétées de C8 aux obligations fixées par le régulateur de l’audiovisuel ont coûté près de 7,5 millions d’euros d’amendes à la chaîne ces dernières années. Un montant exorbitant largement imputable à la sanction record de 3,5 millions d’euros reçue par la chaîne en février 2023, après les insultes proférées par l’animateur phare de C8, Cyril Hanouna, dans l’émission Touche pas à mon poste. Des injures destinées au député de La France insoumise (LFI) Louis Boyard, qui n’a pas manqué de réagir à la décision de l’Arcom sur X. «Bon.. chouchou sur la plage du coup ?», a ironisé l’ancien chroniqueur de TPMP. En pleine campagne pour les législatives, Cyril Hanouna avait recommandé au candidat de chercher un «job d’été», lui conseillant de «vendre des chouchous sur la plage».

«Et CNews ?»

Les Insoumis se sont réjouis en chœur de la sanction administrée par l’Arcom. À l’instar de la députée de Paris Sarah Legrain. «Bye bye Baba !», s’est-elle délectée, désignant Cyril Hanouna par son surnom. Même son de cloche chez l’écologiste Sandrine Rousseau : «Tout n’est pas permis en France. Et particulièrement de s’asseoir sur toutes les règles de pluralisme. C’est rassurant.» Mais l’enthousiasme de la gauche a rapidement laissé place à l’indignation des mélenchonistes. «Et CNews ?», a ainsi interrogé l’Insoumis Carlos Martens Bilongo, bientôt rejoint par Nadège Abomangoli qui a accusé la chaîne d’informations en continu d’être le «1er relais de l’extrême droite». «TV Bolloré poursuivra son œuvre destructrice en toute impunité», a déploré l’élue de Seine-Saint-Denis. De son côté, l’ex-Insoumise Raquel Garrido s’est dite impatiente de «découvrir la nouvelle chaîne n°8» qui remplacera C8.

Le ton est très différent de l’autre côté de l’échiquier politique. Le patron contesté des Républicains, désormais rallié au Rassemblement national, Éric Ciotti, a crié au «scandale démocratique». Le député des Alpes-Maritimes a dénoncé la «censure» de «la chaîne gratuite au plus grand succès populaire». La députée du Rassemblement national, Caroline Parmentier a quant à elle pointé du doigt un «acharnement contre Cyril Hanouna et Vincent Bolloré». «La haine des LFI lors de ce procès de Moscou à l’Assemblée nationale. C8 et NRJ12 sont privées de fréquence. Prochaine étape : la disparition de CNews… Nous nous battrons pour la liberté d'expression !», a-t-elle prévenu sur X.