Siège de la police incendié, gaz lacrymogène, projectiles... Les images des affrontements entre manifestants et policiers en Indonésie
De violents affrontements ont éclaté vendredi après-midi dans la capitale indonésienne entre manifestants et policiers. Des centaines de manifestants se sont réunis devant le quartier général de la police paramilitaire à Jakarta pour protester contre la mort d’Affan Kurniawan, chauffeur de moto-taxi percuté par un véhicule de police lors d’un précédent rassemblement.
Des feux de pneus et de boîtes en carton ont été allumés, notamment devant le siège de la police paramilitaire. Sous des nuages de gaz lacrymogènes, certains manifestants ont ramassé des projectiles tirés par la police et les ont jetés en lieu sûr, recevant des acclamations enthousiastes de la foule à la tombée de la nuit, tandis que des centaines de personnes observaient en agitant des drapeaux indonésiens.
Passer la publicitéDes milliers de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police (Brimob), visée par des jets de pierre. La police a bouclé un tronçon de route près du bâtiment et également tiré des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants, principalement des chauffeurs de taxi-moto.
Sept agents de police arrêtés
Les manifestants ont exigé que des comptes soient rendus sur la mort d’Affan Kurniawan. Une vidéo d’un véhicule appartenant visiblement aux forces de l’ordre et le percutant violemment est devenue virale sur les réseaux sociaux, suscitant la colère à l’égard du comportement de la police. «Nous exigeons que justice soit rendue pour Affan, que les auteurs qui l’ont renversé soient jugés de la manière la plus équitable possible et qu’ils soient renvoyés de leur institution», a déclaré à l’AFP Muzakir, un chauffeur de 52 ans.
Sollicitée par l’AFP, la police de Jakarta n’a pas donné suite à ce stade à la demande de précisions concernant les arrestations lors des manifestations. Les autorités interrogent sept agents en lien avec cet incident, a déclaré le chef de la police de Jakarta, Asep Edi Suheri, à des journalistes.
Coupes budgétaires décriées
Un peu plus tôt, le président Prabowo Subianto avait déclaré dans un communiqué avoir ordonné que cet homicide soit investigué de façon «transparente», exprimant «ses plus sincères condoléances» au nom du gouvernement. Les faits sont survenus jeudi, où des affrontements entre manifestants et policiers avaient déjà éclaté dans le cadre d’une mobilisation liée à des revendications salariales et dénonçant des avantages considérés comme excessifs dont bénéficient les députés.
Les contestataires visaient notamment leur allocation mensuelle de logement de 50 millions de roupies (3.034 dollars américains), près de 10 fois le salaire minimum à Jakarta. Le mécontentement de la population grandit face à la gestion de l’économie par le gouvernement. Les coupes budgétaires réalisées pour financer son programme phare de repas gratuits pour les écoliers ainsi un nouveau fonds souverain ont été largement décriées. Ces manifestations constituent un premier défi pour Prabowo Subianto, qui a promis une croissance rapide, afin de transformer la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en une puissance mondiale majeure.