Le poing levé, Arnaud Gallais est venu défier les autorités du diocèse de Bayonne face aux caméras des journalistes, jeudi 13 mars 2025. Durant une trentaine de minutes, le cofondateur de Mouv’enfants, une association de lutte contre les violences faites aux enfants, est resté debout, le poing en l’air muni d’un gant blanc, le regard tourné vers les représentants du diocèse, pour montrer sa colère dans la gestion des affaires de pédocriminalité de l’Église.
L’ancien membre de la Ciivise a fait irruption lors d’une conférence de presse organisée par l’évêque de Bayonne pour donner des éclaircissements sur les violences physiques et sexuelles survenues dans les années 1980 dans l’établissement Notre-Dame de Bétharram.
«Soutiens aux victimes ! je fais partie des 330.000 victimes de pédocriminalité dans l’Église, et je dénonce ce simulacre», a d’abord crié l’homme, avant de mettre directement en cause les responsabilités de l’évêque de Bayonne. «Vous avez refusé à monsieur Aillet d’ouvrir vos archives au moment de la Ciase, vous êtes responsable et c’est un simulacre ici. Que la justice se fasse dans ce pays». Lors de son intervention, Arnaud Gallais a également pointé du doigt la responsabilité du gouvernement : «Vous êtes la honte ! Et la justice ne fait rien», a-t-il tempêté.
L’évêque de Bayonne exprime sa «honte»
«Comment rester indifférent à ça ?» Vincent Destais, directeur diocésain de l’enseignement catholique, s’est directement adressé à Arnaud Gallais face à la presse. «Si nous avons organisé cette conférence de presse, c’est justement pour que la parole se libère». Sans invalider les propos d’Arnaud Gallais, le dirigeant diocésain a évoqué les résultats du rapport de la Ciase, lors de sa parution en octobre 2021.
«Après le rapport de la Ciase, peu de paroles se sont créées et il est encore nécessaire que leur parole s’exprime, quelle que soit leur virulence et je vous le dis avec un profond respect (…), Nous pouvons rejoindre que votre souffrance telle qu’elle s’exprime».
L’évêque de Bayonne, Marc Aillet, a exprimé sa «honte», face aux multiples dénonciations de violences physiques et sexuelles dans des établissements catholiques du diocèse, assurant avoir découvert ces faits dans la presse. Vincent Destais a terminé son intervention en rappelant qu’il «faut que la parole se libère, il faut que la vérité soit faite, il faut que la justice soit saisie. (...). C’est douloureux pour nous, mais encore plus pour les victimes.»