Les fans entre ferveur et nostalgie pour le grand retour d’Oasis sur scène

Noel Gallagher, en novembre 2024, assistant à un match de football. Son frère Liam, en septembre 2024, lors d’un concert au Wembley Stadium de Londres. PA Photos/ABACA / PA Photos / PA Photos/ABACA / PA Photos

Le groupe culte des années 1990, héraut de la pop britannique, se reforme au cours d’une tournée mondiale, qui débute vendredi au Royaume-Uni. Noel et Liam Gallagher sont attendus de pied ferme.

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Une tournée en forme de machine à remonter le temps. Dans les années 2000, quand Liam et Noel Gallagher ne s’étaient pas encore déchirés. Et, surtout, dans les années 1990, lorsque les frangins terribles d’Oasis faisaient les riches heures de la britpop. Leurs retrouvailles sur scène, après seize ans de carrières individuelles, débutent vendredi au Pays de Galles.

Oasis, auteur des titres cultes Wonderwall, Don’t Look Back In Anger ou Champagne Supernova, se lance dans un marathon de dix-sept dates au Royaume-Uni. Celles-ci avaient affiché complet en quelques heures. Plus de 900.000 billets s’étaient écoulés, non sans polémique en raison du recours à une tarification dynamique et de plusieurs escroqueries. Le groupe partira par la suite aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Amérique du Sud.

Bagarres mémorables

Matt, 25 ans, ingénieur en logiciel originaire de Leeds, a grandi en écoutant son père évoquer leurs concerts légendaires. L'idée de les voir un jour sur scène relevait du « fantasme ». Son aîné Sam, 47 ans, éditeur à Norwich, dans l’est de l’Angleterre, a assisté à quatre grands-messes d’Oasis avant la séparation tonitruante. Il s'attend à ce que certains jeunes soient surpris. « À l'époque, les concerts étaient souvent très agités ».

« Je pense que beaucoup d'hommes de ma génération vont être en pleine régression », prévient-il, donnant ainsi du crédit aux craintes de la municipalité d’Édimbourg. Oasis reste un symbole de la culture « lad », c’est-à-dire masculine. Leurs concerts pouvaient être le théâtre de bagarres, aussi bien dans la salle que sur scène entre les deux frères aux relations ombrageuses.

L’ultime tournée ?

Parmi la jeune garde d'amateurs d’Oasis, se trouvent des ados. Comme Liz, 16 ans, habitante de Rio. « Je ne sais pas pourquoi on les aime autant... Peut-être est-ce simplement le phénomène classique d’avoir un crush pour une célébrité », réfléchit celle qui assistera au concert de São Paulo avec des amies rencontrées en ligne. « On va enfin vivre ce dont on entend parler depuis des années », se réjouit-elle. Les titres des deux frères n’ont pas perdu de leur notoriété. En 2020, Wonderwall est devenu le premier tube des années 90 à atteindre un milliard d’écoutes sur Spotify.

Un air de « nineties » flotte cet été sur le Royaume-Uni : Oasis et Pulp, autre groupe emblématique de la britpop, remplissent les salles, sur fond de nostalgie d’une période perçue comme plus douce. Le mitan des années 1990, de l’autre côté de la Manche, incarnait un renouveau artistique et politique, selon Glenn Fosbraey, spécialiste des musiques populaires à l’université de Winchester. La nostalgie devrait être de courte durée : Oasis a déjà annoncé qu’il s’agirait de leur dernière tournée commune. Jusqu’aux prochaines retrouvailles ?