Les envoûtantes ballades rock de Marianne Faithfull
La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, connue pour sa chanson As Tears Go By, est décédée à l’âge de 78 ans à Londres. Tout au long de sa carrière, elle a été portée par un souffle trouble aux accents métalliques. La voix de Marianne Faithfull, hier égérie des Rolling Stones et muse de Mick Jagger, a révolutionné à sa manière douce le rock and roll des années 1960.
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Idole à la fois underground et féministe, la chanteuse, qui débuta dans des pubs en reprenant des chansons traditionnelles, a su très vite imposer son talent poétique. Elle rencontre le succès dès 1964 avec As Tears Goes By, une composition de Keith Richards et de son petit ami Mick Jagger. Le ton est donné aussitôt. Le rock a trouvé sa diseuse. Marianne Faithfull comprend, guidée par une intuition inspirée, comment fiancer la pop et la mélancolie.
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L'aristocrate de la pop
Perdue dans les paradis artificiels, elle crée en 1965 Sister Morphine. Son texte émeut. Consciente malgré les hallucinations, Marianne Faithfull raconte l'addiction à la cocaïne et à l'héroïne. Est-ce un appel au secours ou une fuite vers le néant ? La chanson dérange. Les Rolling Stones la reprendront. Les idées libertaires ont un prix: la vie. La chanteuse gardera toute son existence un minuscule tatouage à la main droite comme un souvenir de ces années de perdition.
Après quelques années dédiées au cinéma où elle joue pour Jean-Luc Godard et avec Alain Delon, elle revient en 1979 à ses premières amours: le chant et la scène. Toujours aussi élégante, l'aristocrate de la pop donne à ses inconditionnels un album extraordinaire: Broken English.
La Ballade de Lucy Jordan, thème du cultissime road movie Thelma et Louise de Ridley Scott, reste quarante après, un authentique chef-d’œuvre. Sur un son new wave, enivrant, la voix de Marianne Faithfull chante les rêves d'une femme qui veut se libérer de ses entraves sociales. Le féminisme a trouvé son violon.
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De As Tears Goes by à Why D'Ya Do It en passant par Sister Morphine et La Ballade de Lucy Jordan, Le Figaro présente, ci-dessous en image et en son, un florilège de la discographie de Marianne Faithfull.
As Tears Goes by (1964): une chanson de Mick Jagger et Keith Richards créée par Marianne Faithfull
This Little Bird (1965): une chanson sur la liberté de l'oiseau, une idée immortalisée par Charles Baudelaire.
Summer Nights (1965): écrite par Marianne Faithfull, cette chanson évoque la nostalgie des chaudes nuits d'été à l'heure de l'hiver...
Sister Morphine (1965): Une chanson, un cri étouffé plutôt, sur les dangers des paradis artificiels.
Broken English (1979): une résurrection avec cette chanson (et son album éponyme) qui marie le style de Marianne Faithfull avec la new wave, le punk et le reggae...
La Ballade de Lucy Jordan (1979), The Ballad of Lucy Jordan a été écrite par l’Américain Shel Silverstein. Elle est créée en 1975 par Dr. Hook and the Medicine Show, avec une variante The Ballad of Lucy Jordon .
Why d'Ya Do It (1979): une chanson, elle aussi dérangeante, sur les amours perdues, envolées, perverties par le sexe et peut-être la drogue.