Le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français dans l’Aude pourrait avoir « une cause criminelle résultant d’un acte volontaire ». C’est l’annonce, mercredi 13 août, du procureur de la République de Montpellier chargé de l’enquête sur l’origine du sinistre. Toutefois, « cette première expertise demande nécessairement à être confirmée par des investigations complémentaires nombreuses dont la durée peut s’avérer importante », ajoute-t-il. Au fur et à mesure des investigations, indique également le procureur, « il est apparu que cet incendie avait une origine anthropique (humaine, N.D.L.R.), toute cause naturelle étant exclue ». « Un collège de deux juges d’instruction a été saisi compte tenu des conséquences humaines, environnementales et matérielles de ce feu », conclut le communiqué.
Mardi 5 août, l’incendie est parti vers 16 h 15 le long de la RD212 qui relie les villages de Lagrasse et Ribaute. Il a ensuite parcouru 16 000 hectares en 48 heures, dont 13 000 ont brûlé. Si les pompiers ont pu, dimanche 10 août, le maîtriser, il n’est pas encore éteint, selon la préfecture. Une femme de 65 ans a été retrouvée morte à son domicile de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, un habitant a été grièvement brûlé et un pompier a subi un traumatisme crânien, parmi les 24 blessés déplorés pendant cet incendie.
350 pompiers encore déployés
Une enquête a été ouverte dès le 6 août, alors que le feu était encore actif, par les services de gendarmerie de l’Aude et de la section de recherche de Montpellier. Le parquet de Carcassonne, initialement compétent géographiquement, s’est dessaisi le 9 août au profit du pôle régional de l’environnement du parquet de Montpellier.
L’incendie devrait être éteint dans les semaines qui viennent, selon la préfecture. Il y a toutefois encore des réactivations du feu que les 350 pompiers encore déployés sur place continuent à noyer, alors que 50 % des 90 km des lisières de l’incendie ont déjà été traitées.
Le feu a traversé 16 communes de l’Aude, dont il a détruit 36 maisons, tandis que d’autres ont été endommagées et plus d’une vingtaine de hangars agricoles ont été brûlés, sur les 3 000 bâtis qui ont été défendus par les pompiers, selon la préfecture.
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