«Compte épargne Trump» et crédits d’impôts : ce que contient le méga projet budgétaire adopté par le Congrès américain

Des milliards de dollars de réductions d’impôts, des réductions d’aides pour les plus modestes et des comptes épargne pour les nouveau-nés : Donald Trump est parvenu à faire adopter ce jeudi 22 mai son méga projet de loi budgétaire par la Chambre des Représentants. Les élus, après avoir modifié quelques points du texte, ont voté en faveur de la loi à une courte majorité - la voix d’un républicain a notamment manqué car il s’était endormi.

Le président américain s’est félicité de l’avancée de cette «grande et belle loi», qu’il qualifie de «texte législatif le plus important qui sera signé dans l’histoire de notre pays». Elle doit encore passer par le Sénat, ce qui ne devrait pas être une mince affaire, plusieurs sénateurs républicains ayant déjà prévenu qu’ils souhaitaient modifier le texte, qui ne prévoit pas assez d’économies à leur goût. Le Figaro fait le point sur les mesures phares de ce projet de loi.

Baisses d’impôts

Le texte étend les crédits d’impôts massifs mis en place lors du premier mandat de Donald Trump en 2017, qui arrivent à expiration en fin d’année. Il prévoit également une exonération d’impôts sur les pourboires dans l’industrie du service jusqu’en 2028 - aux États-Unis, les serveurs dans les restaurants sont largement rémunérés au pourboire. Cette mesure coûterait 40 milliards de dollars, selon NBC News. Les heures supplémentaires seraient également exonérées d’impôts, pour un coût de 124 milliards de dollars.

Le projet de loi instaure également un crédit d’impôt de 10.000 dollars pour l’achat d’un véhicule fabriqué aux États-Unis. Il propose d’augmenter à 40.000 dollars (au lieu de 10.000 dollars) le plafond d’impôts locaux que les contribuables peuvent déduire de leurs impôts fédéraux.

Des «comptes Trump» pour les bébés

Une mesure prévoit que soient déposés sur un compte épargne 1000 dollars pour chaque enfant né entre 2024 et 2028. Les parents pourraient y verser jusqu’à 5000 dollars par an, et les fonds pourraient être retirés à 18 ans pour financer ses études, une formation professionnelle ou un achat immobilier. Ce dispositif devait s’appeler «compte MAGA» en référence à l’acronyme du slogan de campagne de Trump «Make America Great Again», ici recyclé en «Money Accounts for Growth and Advancement». Finalement, les élus l’ont rebaptisé «compte Trump».

Durcissement de Medicaid

Le programme d’assurance maladie financé par le gouvernement pour les Américains les plus modestes va voir ses conditions durcies. Dans le texte, les élus ont renforcé l’obligation de travail pour les adultes bénéficiaires qui ne sont pas en invalidité. Il est également prévu la possibilité de couper les fonds fédéraux aux États qui financent, avec Medicaid, les soins des sans-papiers.

L’aide alimentaire réduite

Le projet de loi adopté par la Chambre des Représentants durcit également les conditions d’octroi de l’aide alimentaire du programme Snap. La condition qui impose de travailler entre 18 et 54 ans pour en bénéficier serait élargie aux 18-64 ans.

Budget XXL pour l’immigration

Le texte prévoit des dizaines de milliards de dollars supplémentaires pour financer la lutte contre l’immigration illégale, dont 46,5 milliards de dollars pour la construction du mur à la frontière mexicaine, que Donald Trump a soutenu lors de son premier mandat sans parvenir à le boucler. Une enveloppe de 4 milliards de dollars est également prévue pour embaucher plus d’agents de police aux frontières.

Le plafond de la dette relevé

Le texte prévoit également d’augmenter le plafond de la dette américaine de 4000 milliards de dollars, alors que celle-ci atteint des niveaux records, à plus de 36.000 milliards de dollars.