Il n’était pas censé jouer le tournoi
Les fins de saison réservent parfois des surprises en tennis. Le parcours de Valentin Vacherot en est une sensationnelle. Le Monégasque a dû passer par deux tours de qualification pour entrer dans le tableau principal du Masters 1000 de Shanghai. Pire : il était en tant que remplaçant, un statut qui amène des joueurs à en remplacer d’autres en cas de défection avant leur première rencontre.
«Je n’étais même pas sûr que j’allais jouer les qualifications», a soufflé Vacherot après avoir éliminé Holger Rune, 11e joueur mondial, en quarts de finale (2-6, 7-6, 6-4). Avant ça, il y a eu Alexander Bublik (17e mondial), Tomas Machac (23e) et Tallon Griekspoor (31e). «C’est juste incroyable. Je vis un rêve éveillé», s’est-il ravi, «impatient» d’affronter le légendaire Novak Djokovic samedi (pas avant 10h30).
Un maigre CV
204e joueur au classement ATP, Vacherot va faire un immense bond à l’issue du tournoi pour intégrer le top100. Une première pour lui à 26 ans, qui serait peut-être survenue plus tôt sans une blessure à l’épaule droite qui lui a gâché sa seconde moitié d’année 2024. «C’était dur, j’étais assis sur le canapé à me voir stagner puis chuter au classement», a-t-il confié.
Cette saison-là, il s’était hissé au premier tour de Roland-Garros, découvrant ainsi le tableau principal d’un Grand Chelem. En avril dernier, il est parvenu à franchir un tour en Masters 1000, sur la terre battue de Monte-Carlo. Il compte à son palmarès une dizaine de titres, tous sur le circuit ITF. Le Monégasque est le premier joueur issu des qualifications à atteindre le dernier carré à Shanghai en 22 éditions.
Un Monégasque pur jus
Natif de Monaco, Vacherot est l’un des très rares tennismen représentant la Principauté. Sur les 1.500 premiers joueurs au classement ATP, il y en a... un seul, lui. Aucune Monégasque non plus en WTA. Formé au Monte-Carlo Country Club, le joueur longiligne (1,93 m, 83 kg) est désormais l’un des visages du sport sur le Rocher, derrière le pilote de F1 Charles Leclerc.
«Il est né à Monaco, il a toujours vécu à Monaco, il a fait sa scolarité à Monaco. Il est rouge et blanc», a fièrement déclaré Guillaume Couillard, capitaine de l’équipe de Monaco en Coupe Davis auprès de RMC Sport, ajoutant que «le Prince Albert est comme un dingue» devant le parcours de Vacherot.
Des parties de foot et de golf avec Djokovic
Valentin Vacherot sait qui est Novak Djokovic, et l’inverse est vrai. Pendant un temps, le champion serbe avait fait de la Principauté son lieu de vie principal, avec une propriété estimée à plus de 10 millions d’euros. Ainsi, Vacherot «l’a souvent côtoyé, que ce soit à la salle de gym, au restaurant, ou à l’occasion de parties de foot ou de golf, car son frère, Benjamin, était assez proche de Novak», a révélé Couillard à Eurosport .
Passer la publicitéLe voir accéder aux demi-finales d’un Masters 1000, «c’est génial pour Monaco, pour le tennis monégasque», a commenté Djokovic, 38 ans. «J’ai raté Roger Federer et Rafael Nadal. On sait que Djoko est plus proche de la fin de carrière que du début donc c’est magnifique d’avoir cette opportunité», a apprécié Vacherot dans les colonnes de L’Équipe .
Une finale face à son cousin Rinderknech ?
Une finale entre cousins en Masters 1000 ? Et pourquoi pas ? Le monde du tennis y aura droit si Vacherot surmonte la montagne Djokovic, et si Arthur Rinderknech se défait de Daniil Medvedev dans l’autre demi-finale samedi (pas avant 13h). «Notre groupe WhatsApp s’agite beaucoup ces derniers jours», s’est amusé Rinderknech, 54e joueur mondial et 7e Français à l’ATP.
La mère de ce dernier, Virginie Paquet, a été aux portes du top 200 en WTA dans les années 1980. Vacherot, lui, a appris le tennis avec son beau-père, Bernard Balleret, également classé à l’ATP auparavant. Il est aujourd’hui entraîné par... son demi-frère Benjamin Balleret, 42 ans, ancien joueur professionnel. Une famille biberonnée à la petite balle jaune.