Les sacs ont troqué leur fonction strictement utilitaire du Moyen Âge pour celle de compagnon du quotidien, gardien du nécessaire comme du superflu, mais aussi pour celles d’objet esthétique, de signe d’appartenance au luxe. Chaque grand styliste rêve de laisser dans son sillage un sac culte, source de succès commercial ou de gloire, pour œuvrer à l’héritage d’une marque ou inscrire son nom dans l’histoire. Cet hiver, Sabato de Sarno, directeur de la création de Gucci, relève le défi en signant le nouveau sac de la griffe italienne: le Gucci Blondie, orné du logo au double G, «l’Interlocking G», créé au début des années 1970.
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Son nom est un hommage au groupe de rock, mené par Debbie Harry, la première icône féminine punk-rock de la décennie 1970-1980. Cheveux peroxydés, volcanique en diable à l’aube de ses 80 printemps, elle irradie dans la nouvelle campagne immortalisée à Londres par la photographe et réalisatrice, Nan Goldin. «Je l’ai choisie pour égérie, parce qu’elle est le symbole ultime de la rébellion et de l’indépendance, elle incarne l’esprit de Gucci: cette énergie qui traverse les générations. Son influence, tant dans la musique que dans la mode, reste incroyablement puissante», confie Sabato de Sarno.«Nous aurons toujours Londres»,telétait le titre de la collection Croisière 2025. La ville tant aimée de Guccio Gucci, fondateur de la griffe, où, liftier à l’hôtel Savoy en 1897, il découvre à l’âge de 16 ans, le raffinement des bagages d’une clientèle luxueuse. Un quart de siècle plus tard, il crée, son entreprise de maroquinerie, au cœur de Florence, sa ville natale.
Pour offrir une tenue stable et respecter la souplesse du cuir, le sac est doublé de liège. L’effet gonflé qui en résulte est ennobli par des bords renflés, rappelant ceux des anciennes reliures toscanes.
En hommage à son fondateur Guccio Gucci, la maison italienne imagine, au début des années 1970, une version de son double G entrelacé formant un cercle.
Fruit d’un savoir-faire artisanal, il faut une grande maîtrise pour réaliser les points sellier entourant la boucle de cuir. Ici, un fil de couleur ivoire rehausse la beauté de l’effet renflé.
Un cuir toscan, de haute qualité, développé grâce à une utilisation minimale de traitements chimiques, pour un fini luxueux et naturel et une douceur incomparable au toucher.
Le Blondie se décline à l’envi, du mini au maxi, de la toile de coton au cuir. «Créer des objets gardiens de notre patrimoine me touche profondément et me pousse à poursuivre ce dialogue entre mémoire et innovation», explique Sabato de Sarno.
Le logo associé à cette toile jacquard monogramme, imaginée dans les années 1960 par Aldo Gucci, fils du fondateur, offre un voyage dans le temps.
Son élégance n’a d’égal que son chic à être porté de façon libre, avec une veste courte, comme ici, à la Tate Modern de Londres que Sabato de Sarno a choisie pour décor de sa collection Croisière 2025.