Ligue 1: «Lorsque les prix sont exorbitants, on alimente le piratage»: même le président de l’Arcom trouve que DAZN est trop cher

Le phénomène n’aura échappé à personne. Depuis le début de la saison en août, la diffusion illégale des matchs de Ligue 1 a littéralement explosé. Et mis l’Arcom à rude épreuve. Le régulateur des médias audiovisuels et du numérique est aux avant-postes de cette lutte contre le piratage. Sous la présidence de Roch-Olivier Maistre, l’organisme a multiplié les actions pour endiguer le fléau. Et il a encore redoublé d’efforts depuis la rentrée. 

Seulement, l’Arcom se retrouve aujourd’hui tel Sisyphe. Condamné à pourchasser des sites illégaux qui, aussitôt fermés, réapparaissent souvent un peu plus loin dans le Far West numérique. Le régulateur aura beau réguler, il ne peut pas être l’unique réponse au piratage. 

Interrogé mercredi matin par la commission Culture du Sénat, Roch-Olivier Maistre l’a rappelé à demi-mot. Le président de l’Arcom, questionné par le sénateur Michel Savin (LR) , a souligné le travail déjà accompli en matière de piratage sportif : «plus de 5000 sites illicites bloqués» depuis 2022. Et «plusieurs campagnes de blocages, y compris certains week-ends dans des proportions très élevées», depuis le démarrage du championnat de foot, diffusé principalement sur DAZN. C’est environ 510 sites pirates qui ont été bloqués.

«Mais on le voit bien. Quand il y a une offre à un prix équilibré et raisonnable pour le consommateur, le piratage, j’allais dire, disparaît, a fait observer Roch-Olivier Maistre. En matière musicale, c’est très net. Le piratage a fondu comme neige au soleil parce que l’on peut accéder à une offre quasi-universelle pour un prix raisonnable». Et d’enfoncer le clou: «lorsque l’on est sur des prix exorbitants, c’est sûr que l’on alimente le piratage»... Si le président de l’Arcom ne cite jamais DAZN, nul doute qu’il fait néanmoins référence à la polémique autour des tarifs de la plateforme, jugés prohibitifs par les consommateurs.

Une manière de renvoyer DAZN à ses responsabilités? En faisant évoluer sa politique tarifaire, la plateforme de streaming sportif dispose d’une arme autrement plus efficace que le blocage a posteriori des sites illicites pour endiguer le fléau du piratage. Elle est d’ailleurs à l’offensive. Depuis le 9 septembre, le principal diffuseur de la Ligue 1 a multiplié les offres promotionnelles. Il a abaissé le prix de l’abonnement à 19,99 euros durant trois semaines. Puis il a lancé une offre découverte d’une semaine gratuite depuis le 8 octobre. ET il va proposer jusqu’au 27 octobre deux nouveaux abonnements promotionnels. Le premier à 20 euros au lieu de 30 par mois (engagement sur 12 mois). Et le second à 30 euros par mois (engagement sur 12 mois) pour deux écrans simultanés: soit 15 euros par mois et par personne si l'on partage cet abonnement entre amis... Le juste prix pour endiguer le piratage?