« Les propriétaires touchent des centaines de millions de livres » : à Londres, les salariés du magasin de luxe Harrods en grève pour exiger leur dû
Trop c’est trop et les salariés du magasin de luxe londonien le plus célèbre sont bien décidés à le faire savoir. Ce jeudi 26 décembre, soit le jour de lancement des soldes d’hiver, le fameux « Boxing day » au Royaume-Uni, ils sont plus de 300 employés de Harrods à avoir décidé de se mettre en grève pour obtenir de meilleurs salaires et conditions de travail.
Les salariés « n’ont pas eu d’autre choix que de voter en faveur d’une grève une nouvelle fois, étant donné le refus de la direction de Harrods de reconnaître ou d’entamer des négociations avec » le syndicat, a indiqué United Voices of the World (UVW), qui représente les grévistes, en amont du mouvement dont une première salve a déjà eu lieu juste avant Noël entre le vendredi 20 et le dimanche 22 décembre. Une « action coordonnée contre des salaires, avantages de misère et l’absence de respect » et étudiée pour mettre le maximum de pression sur la direction en visant « les journées les plus importantes de l’année pour le commerce ».
Ni prime de Noël, ni prime alimentaire
Une façon de se rappeler au bon souvenir des patrons et des clients du magasin. « Ces personnes sont totalement invisibles dans la vie de la plupart des gens. Ils sont derrière la cuisine, ils passent la serpillière. Ces personnes sont souvent oubliées et c’est pour cette raison qu’elles sont très mal payées », dénonce ainsi le syndicaliste Gabriel Valasco.
« Nous savons que les propriétaires touchent des centaines de millions de livres et ils ne peuvent même pas nous accorder une prime de Noël ou une prime alimentaire, ce qui devrait être une pratique courante dans toute entreprise. Surtout une entreprise comme Harrods, qui gagne autant qu’eux », s’est également insurgée Alice, une vendeuse, lors du premier débrayage.
Cette grève intervient également après les accusations de viols et agressions sexuelles de plusieurs dizaines de femmes, dont de nombreuses anciennes employées, contre son ancien propriétaire, le riche homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023 à 94 ans. Entre la révélation de ce scandale par la BBC le 19 septembre et le 22 octobre, plus de 250 personnes avaient contacté le grand magasin londonien, revendu en 2010 au fonds souverain Qatar Investment Authority, pour négocier un accord amiable.
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