La justice bolivienne rétablit un mandat d'arrêt contre l'ex-président Evo Morales, accusé de traite de mineure

La justice bolivienne a rétabli, vendredi 2 mai, le mandat d'arrêt pour détournement de mineure contre l'ex-président du pays Evo Morales, qui avait été annulé deux jours plus tôt par une magistrate. "Non seulement le mandat [est toujours en vigueur], mais aussi la procédure, l'accusation, la juridiction" où l'affaire est instruite, a déclaré le ministre de la Justice, César Siles, à la chaîne de télévision officielle Bolivia TV. Selon le ministre, la décision annulant les poursuites contre Evo Morales a été suspendue à titre provisoire par un juge de La Paz. Le motif de cette suspension n'était pas immédiatement connu.

Evo Morales nie ces accusations

Premier chef d'Etat bolivien d'origine indigène, Evo Morales, est accusé de "traite" d'une mineure. Selon le parquet, il aurait entretenu en 2015 une relation avec une adolescente de 15 ans, de laquelle serait née une fille un an plus tard. Cette relation aurait eu lieu avec le consentement des parents de l'adolescente, en échange d'avantages. Evo Morales a toujours rejeté ces accusations et fait valoir qu'une enquête pour les mêmes faits a été classée sans suite en 2020.

Le parquet avait ordonné en octobre l'arrestation du leader indigène de 65 ans, qui entend briguer un quatrième mandat à la tête du pays à l'occasion de l'élection présidentielle du 17 août. Evo Morales s'était alors réfugié dans son fief du Chapare, dans le centre du pays, où la police n'est jamais intervenue pour l'interpeller. L'ancien chef de l'Etat souhaite malgré tout revenir au pouvoir, en dépit d'un arrêt de la Cour constitutionnelle ayant confirmé fin 2024 l'interdiction pour un président d'exercer plus de deux mandats.