Paris 2024 : à quelques mois des JO, des propriétaires privilégient les contrats de location courte durée
Le marché locatif à Paris se tend encore un peu plus à l'approche des Jeux olympiques. De plus en plus de propriétaires privilégient actuellement des contrats de location à courte durée. Le but est de pouvoir se séparer du locataire juste avant la période des JO, pour ensuite louer le bien à prix d'or pendant la compétition cet été.
Cette pratique en pleine expansion ces derniers mois restreint l'accès au logement pour de nombreux locataires franciliens.
Depuis un mois et demi, Mia cherche un studio à Paris. Elle épluche régulièrement les petites annonces sur les sites spécialisés et malgré un dossier solide, rien n'y fait. Elle ne trouve pas d'appartement dans lequel s'installer durablement. "La plupart des annonces sont des sous-locations ou c'est un bail de moins d'un an ou enfin de très courte durée. Je ne comprends pas ce qui se passe", décrit-elle.
Ce qui se passe, c'est que de plus en plus de propriétaires parisiens ont recours à un contrat de location courte durée : le bail mobilité. "Ce sont des contrats d'un à dix mois qui permettent en pratique en ce moment de faire une location de six ou sept mois pour récupérer son logement en juin, pour que les propriétaires puissent, dès le mois de juillet proposer leurs logements en location touristique pour les Jeux olympiques", explique Corinne Jolly, la présidente du site d'annonces immobilières Particulier à Particulier.
"Pour ceux qui veulent à la fois louer leur logement et le récupérer en juin, c'est la seule option."
Corinne Jolly, présidente de PAPà franceinfo
"Tous les autres contrats de location, que ce soit vide, meublé ou étudiant, sont plus longs que ça", précise-t-elle.
Sur le site de PAP, le nombre de contrats proposés en bail mobilité a été multiplié par quatre en novembre par rapport à l'année dernière. Cela représente plus d'une annonce sur dix. Le problème, c'est que ce bail mobilité n'est accessible qu'aux locataires en stage, en formation ou en déplacement professionnel. Cela tend donc encore un peu plus le marché locatif parisien.
Ce n'est pas vraiment le problème de Golda, propriétaire d'un appartement qu'elle loue depuis 40 ans. Son 80 m² vient de se libérer et pour la première fois, elle va opter pour un bail mobilité : "Compte tenu de la fiscalité et de la lourdeur des impôts, beaucoup de propriétaires changent un peu leur fusil d'épaule de manière à pouvoir gagner un peu d'argent et souffler un peu, oxygéner cette fiscalité pendant les 15 jours ou les trois semaines des JO et paralympiques". Et peu importe si avec ce bail mobilité, Golda ne trouve pas preneur tout de suite puisqu'en trois nuits pendant les JO, elle gagnera 2 500 euros, soit un mois de loyer.