Policier soupçonné d'avoir éborgné un "gilet jaune" en 2019 : une juge d'instruction ordonne un procès devant une cour départementale

Un procès criminel devant la cour criminelle départementale de Paris est ordonné contre un policier accusé d'avoir éborgné un "gilet jaune" à Paris en 2019, a appris franceinfo de source proche du dossier. Le policier est renvoyé devant la justice, car accusé d'avoir éborgné Manuel Coisne en tirant une grenade lacrymogène sur son œil gauche. La juge d'instruction est allée à l'encontre du parquet, qui avait requis un non-lieu dans cette affaire. Le policier peut encore faire appel de cette ordonnance.

Le policier, Fabrice T., sera jugé pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par une personne dépositaire de l'autorité publique", peut-on lire dans l'ordonnance de mise en accusation, consultée par franceinfo. Fabrice T. "a volontairement effectué un tir ne respectant pas la réglementation en vigueur", affirme dans son ordonnance la juge d'instruction. Ainsi, "il existe des charges suffisantes contre Fabrice T. d'avoir commis volontairement des violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sur la personne de Manuel Coisne".

Manuel Coisne participait à une manifestation autorisée des "gilets jaunes" le 16 novembre 2019 place d'Italie à Paris, qui avait dégénéré avant d'être annulée par la préfecture de police. "La poursuite criminelle de ce policier qui a éborgné Manuel Coisne avec une grenade est un soulagement pour Manuel et sa famille", réagit auprès de franceinfo l'avocat de la victime, Me Arié Alimi. "Les 'gilets jaunes' ont été meurtris dans leur vie et dans leur chair pour avoir voulu exercer un droit de réunion pacifique et de manifestation."