Un homme en colère. Ramzan Kadyrov, dirigeant de la région russe de Tchétchénie, a accusé les législateurs russes des régions voisines d'avoir tenté de commanditer son assassinat et les a menacés d'une «vendetta», a rapporté jeudi l'agence de presse d'État TASS. «Il y a des témoins, des personnes à qui ils ont ordonné [le meurtre], à qui on a demandé combien ils voulaient être payés pour le faire», a-t-il assuré lors d'une réunion avec des responsables de la sécurité.
Le différend trouve son origine dans une fusion d'entreprises impliquant le plus grand revendeur en ligne de Russie Wildberries et la société de publicité extérieure Russ Group, qu’il a qualifié d'«accaparement d'actifs». En septembre, deux personnes avaient été tuées à Moscou dans une fusillade en marge de cette acquisition, devant les bureaux moscovites de l’entreprise.
Selon l'agence TASS, Ramzan Kadyrov a désigné trois députés à l'origine du prétendu complot visant à le tuer ce mercredi. «S'ils ne prouvent pas le contraire, je déclarerai officiellement une vendetta», a-t-il déclaré.
En Tchétchénie, les querelles de sang se poursuivent par le meurtre d'un ennemi ou de membres masculins de sa famille en réponse à une offense perçue. Tatiana Kim, la femme la plus riche de Russie, détenait 99 % de Wildberries et possède maintenant environ 65 % de la société fusionnée, RVB. Elle a demandé le divorce à Vladislav Bakalchuk, un actionnaire minoritaire de Wildberries qui s'est opposé à la fusion et que Ramzan Kadyrov soutient dans ce litige.
L'une des personnes dans le viseur de Ramzan Kadyrov est Suleiman Kerimov, riche homme d'affaires et sénateur russe du Daghestan. Vladislav Bakalchuk a accusé ce dernier de s'être «emparé» de Wildberries.