Un Français est détenu "sans motif" au Venezuela depuis deux mois, selon sa famille

Un ressortissant français, Camilo Castro, est détenu depuis près de deux mois au Venezuela "sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés", a alerté mercredi 20 août sa famille. "Les recherches que nous avons menées montrent que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes, sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés, comme des dizaines d'autres étrangers actuellement détenus dans le pays", s'inquiète-t-elle dans une déclaration obtenue par l'AFP, confirmant une information du journal Libération.

"Les services du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères suivent avec attention la situation de M. Camilo Castro, en lien avec ses proches. Nous ne commentons pas les situations individuelles qui concernent nos compatriotes", a réagi la diplomatie française. Camilo Castro, professeur de yoga qui aura 41 ans le 27 août, a disparu le 26 juin au poste-frontière de Paraguachon, qui sépare le Venezuela de la Colombie, où il réside. Il s'y était rendu pour renouveler son visa de séjour colombien arrivé à échéance, explique sa famille.

Amnesty International dénonce une politique de "disparitions forcées"

"Peu au fait de la situation politique du Venezuela depuis les élections de l'été 2024, il se dirige vers le poste-frontière vénézuélien. De là, il envoie plusieurs messages à ses proches, dont un suggérant qu'il pourrait être renvoyé vers la Colombie. Depuis ce message, il n'a plus donné aucune nouvelle à personne", ajoute sa famille. "Après la libération de détenus par Caracas dans un échange de prisonniers avec les Etats-Unis le 19 juillet dernier, les recherches menées par la famille et les proches confirment que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes", affirment ses proches, qui rappellent que "Camilo Castro n'est toujours pas localisé officiellement dans les prisons du Venezuela".

Dans un rapport publié mi-juillet, Amnesty International a dénoncé la politique de "disparitions forcées" menée depuis la réélection du président Nicolas Maduro contre des opposants et des ressortissants étrangers. "Les autorités vénézuéliennes semblent utiliser cette pratique pour justifier leurs récits sur les conspirations étrangères et comme monnaie d'échange dans les négociations avec d'autres pays", dénonce l'ONG.