Cryptomonnaies : "plus de 20" interpellations, une tentative d'enlèvement déjouée près de Nantes
"Plus de vingt" interpellations ont eu lieu au total dans le cadre des enquêtes, menées par la Brigade de répression du banditisme (BRB), sur les tentatives et enlèvements récents dans le secteur de la cryptomonnaie, a-t-on appris, mardi 27 mai, de source proche du dossier.
Ces interpellations sont en lien avec l'enlèvement à Paris (14e arrondissement) du père d'un homme ayant fait fortune dans la cryptomonnaie, libéré par la police, ainsi qu'avec la tentative avortée à Paris (11e arrondissement) visant la fille et le petit-fils du PDG d'une société spécialisée. Est également concernée une tentative déjouée lundi dans la région nantaise, selon cette source qui n'a pas donné plus de détails sur les faits et les victimes.
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Selon cette même source, ce sont six personnes qui ont été mises en examen dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement le 1er mai à Paris du père d'un homme ayant fait fortune dans la cryptomonnaie. La victime, pour laquelle une rançon de plusieurs millions d'euros avait été réclamée par ses ravisseurs, a été libérée lors d'un assaut le 3 mai de la Brigade de recherche et d'intervention dans un pavillon de l'Essonne où elle était séquestrée.
Une centaine de policiers, issus de plusieurs services de police judiciaire, ont été mobilisés pour cette enquête "hors norme" et d'"anthologie", selon une source proche.
La victime avait été enlevée devant des témoins par quatre hommes cagoulés qui l'avaient emmenée à bord d'un fourgon de livraison et blessée par ses ravisseurs.
Quelques jours plus tard, le 13 mai, la fille et le petit-fils du PDG d'une société de cryptomonnaie ont échappé à un enlèvement en pleine rue à Paris. Lors d'une séquence spectaculaire, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, ils se sont défendus et ont réussi à mettre en fuite les ravisseurs.
Dans cette enquête, "tout le commando a été interpellé", a indiqué la source proche du dossier sans plus de précisions sur le nombre de personnes concernées.
"Une cible dans le dos"
"Réussir en France, que ce soit dans les crypto-actifs ou ailleurs, c'est se coller une cible dans le dos", avait récemment déploré Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, une entreprise qui conçoit et commercialise des portefeuilles de cryptomonnaies. "Ces criminels n'ont plus aucune limite", avait-il estimé sur X.
Fin janvier, l'autre cofondateur de Ledger David Balland et sa compagne avaient été kidnappés à leur domicile à Méreau (Cher). L'alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, qui avait reçu une vidéo d'un doigt coupé de David Balland, accompagnée d'une importante demande de rançon en cryptomonnaie.
Séquestré à Châteauroux, David Balland avait été libéré le 22 janvier. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d'un véhicule dans l'Essonne le lendemain.
Au moins neuf suspects ont été mis en examen dans cette affaire, dont le commanditaire présumé de cet enlèvement.
Mi-mai, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a réuni les professionnels du secteur pour "prendre ensemble des mesures pour les protéger".
Sans en donner le détail, le ministère avait évoqué une "collaboration renforcée" entre forces de l'ordre et professionnels du secteur avec notamment "un accès prioritaire au numéro d'appel d'urgence 17" et une "consultation de sûreté de leurs domiciles par les référents sûreté de la police et de la gendarmerie nationales".
Avec AFP