À Nice, l’écologiste Marine Tondelier prône l’union de la gauche pour brouiller le match Estrosi-Ciotti

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes (ex-EELV). Guillaume Souvant / AFP

Toutes les composantes de la gauche niçoise se sont réunies, lundi soir, autour de la secrétaire nationale des Écologistes.

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Le Figaro Nice

Pour la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, une candidature d’union de la gauche à Nice «aurait du sens» en vue des prochaines élections municipales de 2026, a-t-elle défendu lors d’une réunion publique dans un hôtel de la capitale azuréenne, lundi soir. «Ensemble, vous pouvez gagner», a-t-elle affirmé devant une centaine de militants et surtout, autour des représentants locaux de tous les partis de gauche et d’extrême gauche.

«J’ai prévu d’aller dans toutes les villes à enjeux pour les municipales. Ici, c’est un territoire d’adversité mais pas sans espoir», a ajouté Marine Tondelier. À Nice, trois élus écologistes siègent au conseil municipal en opposition à Christian Estrosi, le maire Horizons et ex-Les Républicains. La chef de file de ce groupe, Juliette Chesnel Le Roux, a évoqué «un travail d’union de la gauche pour les 18 mois qui viennent» aux côtés de responsables de La France insoumise, du Parti socialiste, du Parti communiste et de membres d’associations, présents lors de ces échanges.

«L’explosion de la droite peut nous donner une petite chance», a insisté Marine Tondelier en connaissance du contexte politique niçois, où un affrontement fratricide entre Éric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national, et Christian Estrosi, s’annonce. «Plus on va le répéter, plus ils vont s’angoisser», a-t-elle poursuivi, en dénonçant au passage la gestion d’une ville par le RN, comme à Hénin-Beaumont, où elle est élue.

De la possibilité d’une candidature unique

Chacun leur tour, ces représentants ont alerté sur «l’extrême droite qui gagne du terrain à Nice» en rappelant les victoires dans les trois circonscriptions niçoises de candidats «ciottistes». Sous la bannière du Nouveau Front populaire, les candidats investis avaient terminé à chaque fois en deuxième position, devant des proches de Christian Estrosi.

En octobre, les antennes niçoises de LFI, du PC et le collectif Viva! ont appelé dans des communiqués à un rassemblement en vue des prochaines municipales à Nice. «C’est déjà bien , a souri Marine Tondelier, soulignant qu’il «faut faire attention à la montée de deux gauches irréconciliables». Lors des dernières élections municipales en 2020, trois candidats de gauche étaient partis chacun de leur côté et seul l’écologiste Jean-Marc Governatori, qui siège aujourd’hui en indépendant, s’était qualifié en devançant Mireille Damiano (LFI) et Patrick Allemand (PS), déjà candidat malheureux en 2008 et 2014.

Dans la salle, des militants ont questionné les intervenants sur la réelle possibilité d’une candidature unique en vue de cette échéance électorale, rêvant de voir une autre grande ville, à l’instar de Bordeaux et Lyon, basculer écologiste. «On travaille les dossiers et on se parle», ont-ils répondu, sans pour autant s’avancer sur la figure qui pourrait représenter leur camp.

Juliette Chesnel Le Roux pourrait être cette candidate naturelle par sa position actuelle. Mais dans son groupe, l’élu Jean-Christophe Picard s’est aussi dit intéressé. Reste à savoir si après s’être affichés une première fois ensemble, mardi soir, socialistes, communistes et insoumis niçois, qui ont par le passé entretenu des relations tumultueuses, réussiront à travailler ensemble pour semer le trouble dans une ville traditionnellement ancrée à droite.