À Paris, la colère et l’écœurement des enseignants face à la fermeture de classes

« On a 60% d’enseignants en grève » dans l’Académie de Paris dans le premier degré, « 170 écoles fermées et là ce matin devant le rectorat, il y a plus d’un millier de personnes », annonce Léa de Boisseuil, co-secrétaire départementale du FSU-SNUIpp, principal syndicat du premier degré.

Les personnels des écoles parisiennes étaient appelés à la grève contre la fermeture annoncée de 198 classes à la prochaine rentrée scolaire, une « hémorragie » selon les syndicats, à laquelle s’ajoute la fin du régime dérogatoire de décharge pour les directeurs.

Devant le rectorat, plusieurs centaines de personnes, professeurs et parents d’élèves se sont déplacés, certains accompagnés d’enfants, criant des slogans tels que « on n’est pas des sardines ». Sur les pancartes brandies, on pouvait lire « fermetures de classes, c’est l’école qu’on fracasse », ou « pas de casse sur nos classes », ou encore « parents solidaires ».

470 suppressions de postes au niveau national

Syndicats et parents demandent la révision de la nouvelle carte scolaire, qui prévoit 470 suppressions de postes au niveau national dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) à la prochaine rentrée, dont 110 à Paris. 

« L’école publique est attaquée avec moins de moyens, moins de personnel. On se pose vraiment la question de savoir si ce n’est pas une politique délibérée quand on voit comment les écoles privées se portent bien (…) On va arriver à des chiffres de 50% de scolarisation des élèves en école privée » à Paris, nous explique Martin Raffet, président de l’association de parents d’élèves FCPE Paris.

Le rectorat de Paris justifie les fermetures de classe par la baisse démographique dans la capitale alors que pour la FSU, l’argument n’est pas crédible face à une école en grande difficulté. « La baisse démographique pourrait permettre d’améliorer les conditions d’accueil et de scolarité des élèves, en particulier des plus fragiles, ainsi que les conditions de travail des enseignants. Ce n’est pas le choix qui est fait (…). La France est le pays européen qui a les effectifs par classe moyen les plus chargés », a argumenté Lea de Boisseuil.