Nouvelle vague - À voir absolument
Comédie de Richard Linklater - 1h46
Ils sont tous là. Ils sont jeunes. Ils sont beaux. Voici l’histoire d’une petite bande. Chabrol et Truffaut ont déjà réalisé leur premier film. Belmondo se fout de tout. Il boxe, rigole, imite Bogart. Godard est à la traîne. Lui aussi, il veut faire ses Quatre Cents Coups. Ce sera À bout de souffle. Dès le début, on sent que la réussite sera totale. Il y a des bagarres et des fous rires. Ils aiment les filles et les flippers, vénèrent le septième art, signent des articles parce qu’ils rêvent de passer derrière la caméra. Le noir et blanc ajoute au charme. Richard Linklater rend hommage à une génération, retrouve le ton, la couleur d’une période bénie. « Épatant », aurait dit Jean d’Ormesson. Il est permis d’ajouter gai, vivant, nostalgique, fraternel à la liste de compliments. Nouvelle vague, brille de gratitude. On a beau être en 2025, la passion est là, intacte. Linklater prouve que si le cinéma est l’enfance de l’art, c’est aussi l’art de l’adolescence. Il règne sur ces images une jeunesse qui ne finira jamais. E.N.
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Passer la publicitéTron Ares - À voir absolument
Film de science-fiction de Joachim Rønning - 1 h 59
Le film Tron Ares, réalisé par Joachim Rønning, est une suite inspirée et digne de ses aînés, avec une rupture de ton par rapport aux deux premiers films de la saga. L’histoire suit un programme nommé Ares, interprété par Jared Leto, qui est conçu pour s’extirper de l’univers numérique et se réimplanter dans le monde réel. Le film dépasse les attentes en fusionnant le meilleur des deux premiers films, avec des effets spéciaux bluffants et une intrigue fascinante. O.D.
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Berlinguer, la grande ambition - À voir
Biopic d’Andrea Segre - 2h02
Sorti il y a un an en Italie, le film d’Andrea Segre consacré à l’ex-secrétaire du PCI mort il y a quarante ans a reçu un beau succès. Si le film a plu, c’est parce que la période choisie se prêtait à une construction dramatique, de la mort du leader chilien Allende en 1973 à celle du secrétaire de la Démocratie chrétienne Aldo Moro en 1978, dans une Italie secouée par une vague d’attentats. Entre les deux, Enrico Berlinguer amorce une transformation d’un parti qui s’était construit dans l’opposition. Le film est une plongée dans la gestation, avec ses intuitions et ses doutes, du « compromis historique », cette « grande ambition » de Berlinguer qui s’est fracassée sur la violence. Au-delà de la leçon d’histoire sur cette riche page du communisme italien, le portrait que le film d’Andrea Segre dresse de Berlinguer, notamment grâce à l’interprétation magistrale d’Elio Germano, est apparu fidèle à l’homme politique. Mais, au-delà de l’homme, c’est la grande richesse de la vie politique d’alors qui a été très commentée. En sortant, on ne sait si c’est la nostalgie de l’homme ou celle de l’époque qui signe davantage le film d’Andrea Segre. V.S.
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Météors - À voir
Drame de Hubert Charuel - 1h48
Passer la publicitéPour le réalisateur de Petit paysan, le défi était de taille. Comment se renouveler après le succès surprise de son premier film ? Hubert Charuel replonge dans sa région natale, le nord de la Haute-Marne, et va y chercher trois jeunes pieds nickelés. Telles des étoiles filantes, ils sont jeunes, vifs et brillent d’un éclat passager au milieu de la grisaille du Nord. Une complicité amicale unit ce trio de garnements fauchés. Si l’un d’eux, Tony (Salif Cissé), est devenu le roi du BTP, les deux autres n’ont pas eu cette même clairvoyance. Mika (Paul Kircher) vivote grâce à son emploi de serveur chez Burger King. Et Dan dérive au gré de ses rêves de grandeur improbables et vit aux crochets de son pote Mika. Charuel signe un second long-métrage aussi glaçant qu’attachant. Chaque petit détail révèle le lien indéfectible unissant ces garçons qui tentent d’échapper à la sinistrose en s’évadant dans l’alcool, les écrans, les jeux vidéo ou en faisant des plans sur la comète. Certaines séquences de cette chronique douce amère emmènent parfois le spectateur aux frontières du fantastique. Météors enivre, touche à l’âme, séduit par sa sincérité bouleversante et fait la preuve que, décidément, un cinéaste est né. O.D.
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