La Russie et la Syrie vont revoir "tous les accords" signés sous l'ère Assad
Moscou et Damas ont affiché, jeudi 31 juillet, leur volonté de renforcer les liens, tout en précisant vouloir revoir les accords conclus sous le président déchu Bachar al-Assad, à l'occasion d'une première visite officielle en Russie du chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani.
La Russie, qui dispose de deux bases militaires en Syrie, était le principal soutien du régime de Bachar al-Assad, qui s'est réfugié sur le territoire russe après sa chute en décembre dernier.
Lors d'une rencontre à Moscou avec son homologue russe Sergueï Lavrov, Assaad al-Chaibani a affirmé que son pays voulait avoir la Russie "à (ses) côtés".
"C'est une période remplie de défis et de menaces. Mais c'est aussi l'occasion de construire une Syrie unie et forte. Et, bien sûr, nous souhaitons que la Russie soit à nos côtés sur cette voie", a-t-il déclaré, selon une traduction en russe de ses propos.
Dans ce contexte, la Russie et la Syrie vont cependant "revoir" les accords précédents conclus entre Moscou et Damas et former une nouvelle commission intergouvernementale, a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse avec Sergueï Lavrov, à l'issue de discussions.
"Des conditions tout à fait différentes"
"Il est clair que pas mal d'accords et de contrats ont été conclus pendant les années précédentes dans des conditions tout à fait différentes", a concédé Sergueï Lavrov. "C'est pourquoi nous nous sommes mis d'accord sur une révision de tous les accords en place", a-t-il expliqué, affirmant que la Russie était "prête à fournir au peuple syrien toute l'aide possible pour la reconstruction post-conflit".
Aucun des deux ministres ne s'est hasardé à évoquer le sort des deux bases militaires que la Russie maintient et souhaite conserver en Syrie : la base navale de Tartous et l'aérodrome militaire de Hmeimim situés sur la côte.
La Russie avait sauvé le régime de Bachar al-Assad, en 2015, en intervenant militairement en Syrie, participant à la répression impitoyable contre les rebelles et jihadistes, notamment en menant des frappes aériennes dévastatrices.
Mais le nouveau pouvoir syrien, résolument appuyé par les États-Unis, a maintenu les relations avec la Russie. "Nous avons besoin d'amis, nous avons besoin de partenaires", a souligné jeudi le chef de la diplomatie syrienne lors de la conférence de presse avec Sergueï Lavrov, disant s'attendre à un avenir "excellent" des relations entre Moscou et Damas.
Avec AFP