Chute de Bachar al-Assad : du nord-ouest au nord-est syrien, le sort incertain des jihadistes français et de leurs familles

Que va-t-il advenir des djihadistes français qui se trouvent en Syrie ? C'est l'une des questions qui se posent après la chute du dictateur  al-Assad. Il faut d'abord voir du côté d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Cette région, adossée à la frontière turque, a échappé pendant des années au contrôle de Damas, bastion du groupe HTS qui a mené l'offensive éclair contre Bachar al-Assad. C'est aussi dans cette poche que s'est concentrée une centaine de djihadistes français. Ils sont environ 130 selon les services de renseignement, sans compter leur famille.

Parmi eux, le Niçois d'origine sénégalaise Omar Diaby, le plus grand recruteur de jihadistes, ancien du front Al Nosra, filiale d'Al-Qaïda à l'époque et recherché en vertu d'un mandat d'arrêt international. Avec la fuite de Bachar al-Assad, ils sont aujourd'hui tous libres de leurs mouvements. La semaine dernière, lors de son voyage en Arabie saoudite, Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude devant les journalistes sur leur possible retour en France. "Nous avons dans la région des personnes qui ne sont pas sans représenter un certain danger", a alerté le chef de l’État. Il faut "éviter la résurgence de mouvements terroristes qui puisse préparer des attentats projetés", a-t-il déclaré. 

"Plus de 70" hommes détenus par les Kurdes

La situation est différente pour les jihadistes et leurs familles détenus par les Kurdes au nord-est syrien. De l'autre côté de la Syrie, vers l'Irak, les Kurdes, alliés de la France et qui contrôlent une partie du territoire syrien, détiennent en effet de nombreux jihadistes français de Daesh. Selon le ministre des Armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, "plus de 70" hommes sont actuellement emprisonnés dans des conditions précaires. Une cinquantaine de femmes et 120 enfants sont également enfermés dans des camps.

Selon les informations de franceinfo, le quai d'Orsay avait fait savoir qu'il refusait les rapatriements de jeunes Français, car il était trop dangereux pour les autorités de se rendre sur place. Mais avec l'instabilité engendrée par la nouvelle donne en Syrie, alors que les Kurdes ont beaucoup à perdre et avec les risques de fuite ou de libération des prisonniers, la question de leur retour risque à nouveau de se poser.