Les engueulades du jury, les soirées inoubliables : les dessous du prix de Flore racontés par Frédéric Beigbeder
RÉCIT - Nous avons pris le risque de demander au fondateur du prix de Flore de nous raconter l’histoire de cette récompense littéraire non conformiste née il y a tout juste trente ans. Il en dit beaucoup de bien, au mépris de toute objectivité.
Le meilleur premier roman de la rentrée littéraire est passé complètement inaperçu. C’est l’histoire de David Baumer, un jeune patron de start-up qui emploie une admiratrice de Marc Levy. Fasciné par cette créature (prénommée Sheyenne), le narrateur découvre une secte conspirationniste galvanisée par l’auteur d’Et si c’était vrai ?, lequel serait un théoricien marxiste fomentant la prochaine révolution. C’est n’importe quoi ? Oui et non. La fin du roman est un délire violent en forme d’apothéose apocalyptique, mais le livre, rédigé il y a deux ans, épouse l’actualité comme aucun autre. C’est un roman loufoque mais ambitieux, qui dénonce les délires extrémistes du net, le danger des fausses vérités, le basculement de l’Occident dans le complotisme, la fragilité des démocraties face aux grandes entreprises du digital. Impossible de trouver plus urgent !
Publié chez un petit éditeur indépendant (Rue Fromentin), Marc est le premier manuscrit publié d’un auteur de 35 ans…