Euroligue : si près, si loin, Monaco s’incline face à Fenerbahçe en finale
Après Limoges en 1993, Monaco en 2025 ? C’est non. Tombeurs de l’Olympiakos (78-68), vendredi, en demies, les joueurs monégasques ont cédé face à Fenerbahçe (70-81) ce dimanche, à Abu Dhabi, en finale de l’Euroligue. Il faudra encore attendre pour voir un club du championnat de France sur le toit de l’Europe et ainsi succéder au CSP de Fred Forte et compagnie. Rappelons qu’il s’agissait de la première finale de l’AS Monaco Basket, la première d’un club de Betclic Elite depuis 1993. Si près, si loin... Lauréat de l’Eurocoupe en 2021 et double champion de France en titre (2023, 2024), le club du Rocher disputait seulement sa quatrième campagne en Euroligue, avec une deuxième participation au Final 4 (3e en 2023).
C’est le deuxième sacre du Fener de Nigel Hayes-Davis (22 pts, MVP de Final 4), Marko Guduric (19 pts), Wade Baldwin et Devon Hall (13 pts). Une équipe turque qui a fait parler son talent bien sûr, mais aussi son physique et sa défense. Son expérience aussi. Clairement, Sarunas Jasikevicius a remporté - après tant d’échecs au Final 4 - le duel des coachs face à Vasilios Spanoulis. Meilleur scoreur monégasque ce dimanche ? Alpha Diallo (19 pts). À noter que l’Olympiakos d’Evan Fournier a disposé du tenant du titre, son voisin et rival athénien du Panathinaikos (97-93), plus tôt, pour la troisième place.
Monaco démarre (très) bien, mais…
Bien dans leur match, les Monégasques réalisaient une entame canon, portés par une adresse des grands soirs (13-4, puis 16-8). Il en aurait évidemment fallu plus pour écarter définitivement le Fener, qui recollait (20-18 fin 1er QT). Les défenses prenaient le pas à la reprise et il fallait attendre deux longues minutes pour voir le premier panier du deuxième quart, œuvre de Baldwin pour les Turcs (20-21). Réponse immédiate de Theis (23-21). Et la machine monégasque était relancée, la puissance de Diallo, la magie de Calathes (27-21). De la magie, ledit Diallo en avait aussi plein les paluches, le cross, trois points (32-23). Le Fener dressait toutefois les barbelés et revenait, encore, ciblant notamment James (32-30). Diabolique, Hall arrachait un rebond offensif, le panier et la faute pour remettre le Fener devant à 0’’8 du buzzer (33-35 MT). «Il faut être plus agressifs», pestait Jaiteh.
Problème ? La défense turque continuait de faire vivre un calvaire aux Monégasques (33-38), ces derniers devant cravacher pour chaque point (38-40). Strazel et James redonnaient les rênes à l’ASM (43-44) mais Baldwin prenait feu (43-48). Et la finale montait dans les tours. Les deux équipes se rendaient coup pour coup (51-51). Le Fener en tête à la fin du troisième quart (51-54 fin 3e QT) après un majoré de Hayes-Davis, sur un oubli de Okobo.
Okobo en dedans, James sous bonne garde
Suspense maximal. Las, Okobo n’était pas dans un grand soir en termes d’adresse (0 pt, 0/8). James n’avait pas d’espace (17 pts, 6/19). Et Diallo, auteur de 17 points à ce moment-là, prenait sa quatrième faute avec 8’30 à jouer. L’attaque monégasque en panne. Baldwin, lui, n’avait pas ce genre de problème (51-59). Aphones en attaque, impuissants aux rebonds, les joueurs de Spanoulis perdaient pied (51-62). Un stop ici, une technique là, un peu plus de variété en attaque… Monaco ne lâchait pas (62-55). Mais à l’image de ce diable de Guduric, le Fener était juste trop fort dimanche soir. Le triple de Hall, avec 3’35 à jouer, permettait à son équipe de prendre le large (57-68).
Diallo écopait de sa cinquième faute à 2’14 de la fin (61-69) mais Strazel, le héros de France-Japon à Paris 2024, sortait de sa boîte pour rentrer un énorme trois points (64-69). Deux possessions, ce n’est pas la mer à boire. Sauf quand on joue face à une telle machine… Guduric pour l’estocade à trois points, en tête de raquette, à l’entame de la dernière minute (64-74). Rideau. Les fans turcs pouvaient commencer à célébrer (70-81 score final).