Alexandre Jardin : «Agriculteurs, maires ruraux, artisans... Les “gueux” ont raison de se mobiliser contre les humiliations du pouvoir»
Alexandre Jardin est écrivain et a récemment publié Les #Gueux (Michel Lafon, 2025).
Ça va mal finir. Ils croyaient qu’on allait se taire, courber l’échine, encore et toujours. Mais non ! Sous le vocable des #Gueux, c’est toute la France qui se soulève, celle des oubliés, des méprisés, des Français qui en ont assez des délires technocratiques imposés par un pouvoir déconnecté. Agriculteurs, maires ruraux, autoentrepreneurs, artisans, commerçants, motards, automobilistes : nos colères se rejoignent, et elles grondent. Comme jamais. Il est temps qu’elles s’unissent pour obliger nos gouvernants à regarder en face la réalité congédiée.
Regardez ce qu’ils font. Les agriculteurs, asphyxiés par des contraintes absurdes et des punitions odieuses, annoncent des blocages autour de Paris dès lundi 26 mai. Pourquoi ? Parce que le projet de loi censé les soulager, porté par les sénateurs Duplomb et Menonville, est en train d’être vidé de son sens à l’Assemblée. Les promesses de 2024 ? Trahies ! Les amendements s’empilent, les mesures s’effacent, et les paysans, eux, crèvent sous des règles toujours plus délirantes. La FRSEA l’a dit : c’est une «trahison». Alors ils bloquent, et ils ont raison. Le mépris frise le crachat.
Et les maires ruraux ? Eux aussi sont à bout. Le Figaro, ce 23 mai, dénonce une «colère des élus face à la parité imposée dans les petites communes». On leur impose des règles inapplicables pour le scrutin municipal de 2026, comme si la vie réelle d’un village de 100 habitants pouvait se plier aux lubies parisiennes. 92 % des communes concernées, soit 30 000 villages, n’ont ni les moyens ni l’envie de se plier à ces diktats. «On pourrait se retrouver, encore plus qu’avant, avec des villages sans maire», alerte Aurélia Troupe, maître de conférences en science politique. Mais qui écoute ? Pas le gouvernement, pas le parlement, qui préfèrent ignorer le terrain. Sans culpabilité.
Nous, les #Gueux, on connaît ça. Les ZFE, ces zones d’exclusion qui chassent les modestes des villes, on les combat depuis des mois. Un sondage IFOP du 25 avril indique que 8% des Français souhaitent suspendre l’application des zones à faibles émissions (ZFE) : 8 sur 10, une paille ! En commission, les députés ont voté leur fin dans la loi simplification, prévue pour avril. Et devinez quoi ? La discussion est encore et encore repoussée à septembre (et on est partis pour un report éternel !). Si l’Assemblée indispose l’écolo-technocratie, elle est priée de ne même plus se prononcer. Même scénario pour les autoentrepreneurs : une TVA imposée dans la loi de finances, une mobilisation massive, et pour quoi ? Un simple «décalage» à l’automne prochain, sans abroger la mesure. Toujours la même stratégie : pourrir, temporiser, renvoyer les textes de mois en mois, en espérant que la colère s’éteigne. Mais ils se trompent !
Ce pourrissement anti-démocratique, c’est leur arme. Et leur déshonneur. Plutôt que d’abroger les lois qui braquent les Français – ZFE, TVA sur les autoentrepreneurs, contraintes agricoles, règles électorales absurdes – ils jouent cyniquement la montre. Ils laissent les textes en suspens, comme des épées de Damoclès au-dessus de nos têtes. Mais nous, agriculteurs, maires ruraux, autoentrepreneurs, artisans, commerçants, motards, automobilistes, ne sommes pas dupes. On voit leur mépris chimiquement pur, leur lâcheté, leur incapacité à reconnaître leurs erreurs. Et un régime bureaucratique qui, drapé d’un discours démocratique, se conduit sans complexe de manière illibérale.
On ne veut plus de cette écologie violente qui attente à la dignité des gens et punit les pauvres, de ces règles électorales qui tuent nos villages, de ces normes proliférantes qui étouffent nos paysans, nos indépendants et entrepreneurs
Alexandre Jardin
Ça suffit ! Les #Gueux, c’est la France d’en bas, farouchement républicaine, qui dit stop. Stop aux lois qui excluent, qui humilient, qui ignorent la réalité du terrain. On ne veut plus de cette écologie violente qui attente à la dignité des gens et punit les pauvres, de ces règles électorales qui tuent nos villages, de ces normes proliférantes qui étouffent nos paysans, nos indépendants et entrepreneurs. On veut du concret, du juste, du vécu. De la démocratie ! Et on le veut maintenant.
Alors, unissons nos colères ! Agriculteurs, bloquez Paris ! Maires ruraux, rejoignez-nous dans la rue ! Autoentrepreneurs, automobilistes, mobilisez-vous avec nous ! Avec les #Gueux, c’est toute une France qui se lève, celle qui bosse, qui vit, qui résiste. Ensemble, forçons ce pouvoir à écouter, à abroger, à respecter la réalité du terrain. Car si on ne le fait pas, ils continueront à nous imposer leurs délires irrespectueux, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de notre liberté.
Les #Gueux, c’est vous, c’est nous, c’est la France qui ne lâche rien. Alors, tous ensemble, montrons-leur qu’on ne se laissera plus faire !