Gaza : « Le temps passe lentement, en attendant la mort »
« Chaque fois, je recours à l’écriture pour m’exprimer, pour faire sortir mes sentiments de tristesse, de colère et d’oppression, je ne sais pas comment commencer mon texte. Cette fois, la difficulté est de traduire par des mots les sentiments qui se bousculent dans ma tête après deux mois de bombardements.
Je n’arrive pas à m’habituer à ce nouveau quotidien et aux conversations entre mes enfants, mon mari et moi. ”Maman, j’ai pas peur de mourir, on va tous mourir un jour, mais j’ai peur d’être coupé en pièces ou d’avoir un handicap pour toute ma vie“, me raconte Adam. Ma fille Mariam, elle, ne cesse d’imiter le bruit des bombes. Elle mémorise le son par cœur. Elle est effrayée par tout mouvement et toute forme de lumière qui ressemble à celle d’une explosion, qu’elle a désormais l’habitude de voir. ”Sois forte, maman, cela va se terminer un jour“, m’a écrit Zain dans une lettre afin de me rassurer.