Invité ce mardi matin de la Grande interview Europe 1 - CNews, Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale et candidat à la présidence de son parti, est revenu sur les polémiques qui entourent l’Université Lumière Lyon 2 et s’est déclaré «ami» du professeur Balanche, dont le cours a été interrompu par des élèves sur fond de polémiques pendant le ramadan.
Assurant ne vouloir faire «aucun compromis avec l’islamisme», il a annoncé avoir «décidé, avec le président de la région, de supprimer toutes les aides de la région à cette université tant que la lumière ne sera pas faite sur leurs dérives.» Laurent Wauquiez a démissionné de la présidence de la région en devenant député en juin 2024, mais est demeuré conseiller spécial de son dauphin Fabrice Pannekoucke, qui a été élu à sa place président d’Auvergne Rhône Alpes.
«En ce moment je suis en lutte à l’Université de Lyon 2 pour faire reculer l’islamo-gauchisme», a-t-il déclaré, affirmant avoir demandé «une mission d’inspection indépendante».
La suspension des aides concerne «toutes les aides de la région de coopération avec cette université qui s’est livrée à des iftars, dans laquelle on a des prières dans ce cadre, dont on a réussi à obtenir la démission du vice-président qui a été compromis», a-t-il précisé, et ce «tant qu’il n’y aura pas la lumière qui sera faite sur leurs dérives». Sollicité, son cabinet n’a pas encore été en mesure d’indiquer le montant exact des subventions concernées.
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Depuis le 1er avril, l’Université Lumière Lyon 2 est secouée par une controverse majeure impliquant Fabrice Balanche, maître de conférences en géographie et spécialiste reconnu du Proche-Orient. Ce jour-là, une trentaine d’individus encagoulés, se revendiquant du groupe « Lyon2autonome » et porteurs d’un discours pro-palestinien, ont interrompu son cours, l’accusant de « racisme », de « sionisme » et d’être « pro-Assad ».
L’incident, qualifié d’« intolérable » par le ministère de l’Enseignement supérieur, a conduit à l’octroi d’une protection fonctionnelle à Fabrice Balanche et à l’ouverture d’une enquête pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant ». L’enseignant, qui dénonce un « blocage islamiste » et l’emprise de l’« islamo-gauchisme » à Lyon 2, s’est retrouvé au centre d’un débat national sur la liberté d’expression et la laïcité dans les universités.
La présidente de l’université, Isabelle von Bueltzingsloewen, a aggravé la situation en critiquant publiquement Fabrice Balanche dans une interview accordée à Tribune de Lyon le 16 avril. Tout en condamnant l’intrusion, elle a regretté les propos « complotistes et délétères » de son enseignant, notamment son usage du terme « islamo-gauchisme », et a laissé entendre que l’incident ne l’avait pas surprise compte tenu de ses « positionnements sur Gaza ». Ces déclarations, perçues comme un désaveu de l’enseignant, ont suscité l’indignation de nombreux universitaires et responsables politiques, dont 50 personnalités, parmi lesquelles Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry, qui ont exigé sa démission dans une tribune publiée par Le Figaro .
La polémique a pris une nouvelle ampleur avec la démission, le 5 mai, du vice-président de l’université, Willy Beauvallet-Haddad, visé par une enquête pour apologie du terrorisme après avoir fait l’éloge de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, sur les réseaux sociaux.