Quelle immense sensation à Kigali ! Personne n'avait imaginé la victoire de Magdeleine Vallieres, la Canadienne de 24 ans, qui n'avait remporté qu'une course dans sa carrière jusque-là, le Trofeo Palma en 2024. Mais la coureuse de l'équipe EF Education a profité d'une attaque de la Française Evita Muzic à 35 kilomètres de l'arrivée, samedi 27 septembre, pour se glisser dans un groupe et partir à l'avant. Pendant ce temps-là, les favorites, dont la Française Pauline Ferrand-Prévôt, se sont observées à l'arrière, et n'ont réagi que trop tard pour combler leur retard. La Néo-zélandaise Niamh Fisher-Black (+0''23) et l'Espagnole Mavi Garcia (+0''27) complètent le podium.
La déception est évidemment grande pour l’équipe de France, qui visait la victoire avec Pauline Ferrand-Prévôt. Et pendant longtemps, les Bleues ont réalisé une grande course collective, avec Marie Le Net qui a organisé la poursuite sur des coureures échappées comme la Néerlandaise Shirin van Anrooij, les Pays-Bas ayant aussi une équipe très forte destinée à gagner. Puis Cédrine Kerbaol a placé quelques accélérations pour faire travailler les autres équipes. Mais le sort de Pauline Ferrand-Prévôt (16e, +1'50'') a peut-être été scellé malencontreusement par une attaque de sa coéquipière Evita Muzic, à 35 kilomètres de l’arrivée.
La Française a été suivie par de solides coureuses représentant de nombreuses nations, ce qui a désorganisé leur poursuite. Ce petit groupe a donc pris de l’avance, près de deux minutes avant la dernière boucle du circuit, et tous les efforts de Juliette Labous pour réduire l’écart et ramener Pauline Ferrand-Prévôt à l’avant ont été vains. Et comme la championne française était redoutée et marquée par ses concurrentes Demi Vollering, Elisa Longo Borghini ou encore Kim Le Court, ce sont autant de favorites qui ont dit adieu à leurs chances de victoire.
Ferrand-Prévôt finalement 16e, Labous meilleure Française
"On était venues pour le titre donc on peut vraiment être déçues. On commet quelques petites erreurs, quand le groupe d’Evita part, on sait qu’Evita n’est pas super bien, on n’aurait pas dû laisser tant d’écart", a regretté Juliette Labous, meilleure Française avec sa 13e place (+1'39''), trois positions devant Pauline Ferrand-Prévôt. Au contraire, Magdeleine Vallieres affichait un grand sourire, incrédule. "Je n’arrive pas à y croire encore, ça va prendre beaucoup de temps pour réaliser. Il y a tellement de filles fortes, j’étais dans les bons mouvements, la chance était avec moi, les jambes aussi".
Les jambes effectivement, puisque c’est dans la dernière ascension de la côte de Kimihurura que la Canadienne a fait la différence sur ses compagnes d’échappée. Alors qu’elle n’était pas montée sur un seul podium cette saison, elle est devenue la première Canadienne de l'histoire à être sacrée championne du monde, et revêt donc le maillot arc-en-ciel un an avant les Mondiaux à domicile, à Montréal.