Violence, provocation à la haine, négationnisme, antisémitisme… Jean-Marie Le Pen, un casier judiciaire à l’image de ses idées

Jean-Marie Le Pen est mort. Il laisse derrière lui une grosse fortune, une flopée de déclarations nauséabondes et haineuses et, en conséquence, un joli casier judiciaire. Le fondateur du Front National (FN), qui prônait tranquillement la « tolérance zéro » pour la délinquance pendant la campagne présidentielle de 2002, a été condamné à onze reprises par la justice française depuis 1998.

Il est d’abord condamné pour des violences contre une candidate socialiste pendant les élections législatives de 1997. Il s’agit là de sa seule condamnation pour des violences physiques malgré les témoignages de son implication dans des tortures en Algérie et la découverte d’un poignard des jeunesses hitlériennes orné de ses initiales gardé par le fils d’une de ses victimes présumées.

Un lourd passif antisémite et négationniste

En 2005, il est condamné pour provocation à la haine envers les musulmans pour ses propos dans une interview au Monde en date de 2003 : « Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux. » Une envolée islamophobe devenue on ne peut plus commune en 2024.

Il est aussi condamné en 2014 et 2017 pour provocation à la haine envers les Roms qu’il compare aux oiseaux « qui volent naturellement » en qualifiant leur présence « d’urticante et odorante ». En 2019, il est condamné pour injures publiques homophobes après avoir déclaré : « Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse – interdites mais tout de même – dans l’exaltation de l’homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l’enfance et la jeunesse. »

Reste que la spécialité du père de Marine Le Pen demeure l’antisémitisme et le négationnisme. En 2012, il est définitivement condamné pour avoir déclaré que l’occupation allemande en France pendant la Seconde guerre mondiale n’avait pas été « particulièrement inhumaine », reconnaissant seulement ce qu’il appelle « des bavures » dans le journal d’extrême droite Rivarol.

Un reflet des idéologies du FN, puis du RN

Il est une nouvelle fois condamné en 2017 pour ses propos sur les chambres à gaz. Un « détail de l’histoire de la Seconde guerre mondiale » pour le père Le Pen alors que près de 2,7 millions de juifs ont été tués dans les chambres à gaz pendant le génocide orchestré par le régime nazi. Cette énième éructation antisémite et négationniste lui vaudra l’exclusion de la présidence de son parti – le Front National étant alors déjà soucieux de redorer son image dans son processus de « normalisation ».

Ces actions, ces déclarations ne peuvent être réduites à des « maladresses » ou des « dérapages » isolés, comme on entendu à l’antenne de CNews ce mardi 7 janvier. Elles constituent un reflet fidèle des idéologies qu’il a défendues tout au long de sa carrière politique et les fondations poisseuses sur lesquelles s’est formé le Rassemblement National. Et si son héritier n’a pas attendu sa mort pour l’enterrer, redoublant d’effort pour tenter de le faire oublier, il y en aura toujours pour rappeler que le fantôme de Jean-Marie Le Pen habitera toujours le RN.

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