La tragicomédie qui entoure le projet de loi sur l’immigration illustre, à elle seule, la défiance qu’expriment les Français envers leur personnel politique. Alors qu’une immense majorité d’entre eux, de gauche comme de droite, demandent plus de fermeté sur ce front, une partie de leurs représentants a freiné des quatre fers. Notamment dans le camp présidentiel et au gouvernement, qui ont apporté ici la preuve qu’ils étaient plus déconnectés, plus hors sol que jamais. Depuis dix-huit mois que le sujet est sur la place publique, le spectacle donné est surréaliste.
Les chiffres de l’immigration, clandestine ou régulière, explosent, leur recoupement avec ceux de la délinquance galopante et du niveau scolaire déclinant montre un lien évident, l’ensemble du territoire national est touché, y compris les zones rurales, mais le pouvoir exécutif et ses troupes au Parlement n’ont cessé de tergiverser, de ratiociner, de peser le pour et le contre. De quoi avaient-ils peur? C’est précisément en niant…