Au Soudan, le patrimoine victime de la guerre civile

«Mon voyage entre Port-Soudan et Paris a été bien plus bref que celui qui m'a conduite jusqu'à Port-Soudan. » Entre le nord du pays où elle a trouvé refuge dans sa famille et la ville côtière où se trouve l'unique aéroport encore en activité, Shadia Abdrabo Abdelwahab a mis deux jours. La directrice du musée de Khartoum raconte qu'elle a dû franchir une quantité de barrages routiers mais, dans l'ensemble, précise-t-elle, elle a traversé une région sûre. 
Au Soudan, voyager en sécurité est devenu rare.

Depuis le 15 avril 2023, une guerre civile entre l'armée régulière et une milice baptisée « Forces de soutien rapide » (RSF) ravage une bonne partie du pays – entre 10.000 et 15.000 morts et 10 millions de personnes déplacées –, notamment la capitale Khartoum, où elle a éclaté. Shadia Abdrabo Abdelwahab se souvient de cette journée comme si c'était hier. « Nous étions tous venus travailler comme pour un jour normal, dit-elle. Rien ne laissait supposer…

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