Présidentielle en RD Congo : tensions sur le site d'une manifestation interdite de l'opposition

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Le climat se tend davantage à Kinshasa, où un important dispositif policier a été déployé, mercredi 27 décembre, sur le site prévu d'une manifestation de l'opposition contre le processus électoral interdite par les autorités.

Plusieurs opposants candidats à la présidentielle en République démocratique du Congo des 20-21 décembre, ainsi que des organisations de la société civile, ont appelé à une marche contre ce qu'ils qualifient de "simulacre d'élections", dont ils demandent l'annulation.

Alors que des policiers anti-émeutes sont positionnés dans le quartier du palais du Peuple, situé près du grand stade des Martyrs, la situation a rapidement dégénéré, ont constaté les journalistes de France 24 à Kinshasa. Ils rapportent des jets de pierres, aussi bien du côté des manifestants que de celui des forces de l'ordre, et des tirs de gaz lacrymogène et de grenades dispersantes.

Le ministre de l'Intérieur, Peter Kazadi, avait annoncé mardi que cette marche ne serait pas permise. Elle "a pour but de mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela", avait-il déclaré.

Mais l'opposition a maintenu son mot d'ordre et appelé les Kinois à se rassembler aux abords du palais du Peuple, siège du Parlement, pour marcher jusqu'au siège de la Commission électorale (Céni).

Près de 44 millions d'électeurs étaient appelés à élire le 20 décembre leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux. En raison de nombreux problèmes logistiques, le quadruple scrutin a été prolongé officiellement d'une journée et s'est poursuivi jusqu'à Noël dans certaines zones reculées.

Dès le 20 décembre, les opposants avaient qualifié les élections de "chaos total" et dénoncé des "irrégularités". L'archevêque de Kinshasa a estimé que ces élections avaient été "un gigantesque désordre organisé". Comme une quinzaine d'ambassades avant lui, le prélat a appelé à la "retenue".

Des tensions sont redoutées à l'annonce du vainqueur de la présidentielle, dans un pays à l'histoire politique agitée et souvent violente, au sous-sol immensément riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre.

"Nous avons pris toutes les dispositions pour que la paix règne", a assuré le ministre de l'Intérieur.

Avec AFP

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